Human Rights Watch somme l'Egypte de cesser les poursuites pour athéisme

Le Caire, 13 janvier 2015 (Apic) L’organisation internationale de défense des droits humains «Human Rights Watch» (HWR) a appelé l’Egypte à cesser de persécuter les gens pour athéisme. L’ONG basée à New York a déploré le 13 janvier 2015 la condamnation d’un étudiant à trois ans de prison pour avoir «insulté Dieu et son prophète» après qu’il ait annoncé son athéisme sur son compte Facebook.

Ce type de condamnation est fréquent en Egypte, et les fonctionnaires peuvent perdre leur empli sous la simple accusation de propager des croyances athées. Après que son propre père eût témoigné contre lui, Karim El-Banna, un étudiant âgé de 21 ans, a été condamné le 10 janvier par un tribunal de la province de Beheira, dans le nord de l’Egypte, pour avoir «dénigré une religion monothéiste, l’islam».

La Constitution protège en théorie aussi bien l’islam, que le christianisme et le judaïsme

La législation égyptienne est très sévère: elle punit toute insulte ou tout manque de respect à l’égard des trois religions monothéistes que la Constitution du pays reconnaît. En théorie, elle protège aussi bien l’islam, que le christianisme et le judaïsme.

Selon Sarah Leah Whitson, ces condamnations pour blasphème font partie d’une «répression gouvernementale coordonnée visant ceux qui sont considérés comme athées». La directrice pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à HRW affirme que «les athées sont une des minorités les moins protégées d’Egypte, bien que la Constitution garantisse apparemment la liberté de croyance et d’expression». Sarah Leah Whitson estime que «les autorités égyptiennes doivent respecter la Constitution et cesser de poursuivre les gens pour athéisme».

Selon Ishaq Ibrahim, chercheur auprès de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR), Karim El-Banna a été arrêté quand il est allé déposer plainte contre ses voisins qui le harcelaient parce que son nom était apparu sur la liste des athées connus publiée par un quotidien local.

L’Egypte est partie à plusieurs traités relatifs aux droits humains

D’après les statistiques de l’EIPR portant sur la période de 2011 à 2013 et citées par HRW, sur 42 accusés, les tribunaux égyptiens en ont condamné 27 sous l’accusations de mépris envers la religion. Les juges ont acquitté trois inculpés et rejeté les accusations portées contre 11 autres pour défaut de qualité pour agir.

HRW rappelle que l’Egypte est partie à des traités relatifs aux droits humains, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Ces traités exigent que le gouvernement respecte et protège la liberté de religion et de conviction et la liberté d’expression, sans aucune discrimination, souligne HRW, qui mentionne différents cas de poursuites pour blasphème. (apic/alahram/be)

 

 

13 janvier 2015 | 17:26
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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