Rome: L’Italien Pietro Parolin nommé secrétaire d’Etat du Saint-Siège

Il succédera le 15 octobre au cardinal Tarcisio Bertone

Rome, 31 août 2013 (Apic) Moins de 6 mois après son élection, le pape François a nommé le 31 août 2013 son nouveau secrétaire d’Etat. Il s’agit de l’Italien Pietro Parolin, 58 ans, actuel nonce au Venezuela. Ce diplomate de carrière, sous-secrétaire pour les relations avec les Etats entre 2002 et 2009, succèdera le 15 octobre prochain au cardinal italien Tarcisio Bertone, âgé de 78 ans et à ce poste depuis septembre 2006.

Dans le même temps, le pape a confirmé l’ensemble des responsables de la Secrétairerie d’Etat – Mgr Becciu, Mgr Mamberti, Mgr Wells, Mgr Camilleri -, ainsi que Mgr Gänswein à la tête de la Préfecture de la Maison pontificale.

Le pape argentin, au terme d’un été laborieux, a donc choisi de prendre à ses côtés un homme de la diplomatie vaticane, particulièrement jeune pour ce poste. Ainsi, depuis 1930 et la nomination à 53 ans du cardinal Eugenio Pacelli – futur pape Pie XII -, aucun des 7 autres secrétaires d’Etat nommés par la suite n’avait été nommé si jeune.

En faisant appel à ce prélat polyglotte et fin diplomate, le pape François choisit un homme de confiance capable de l’épauler et de conduire avec lui les réformes qu’il entend mener, en particulier au sein de la curie romaine.

Diplomate de carrière, à la différence du cardinal Bertone, Mgr Pietro Parolin est originaire de Vénétie, dans le Nord-Est de l’Italie. Né le 17 janvier 1955 dans le village de Schiavon, son père tient une quincaillerie et sa mère est enseignante à l’école maternelle. A 10 ans, il perd son père, victime d’un accident. Quatre ans plus tard, en 1969, il entre au petit séminaire alors que l’Eglise est en plein bouleversement au sortir du Concile Vatican II.

Lancé très tôt dans la diplomatie du Saint-Siège

Ordonné prêtre en avril 1980, le Père Pietro Parolin passe deux années en paroisse avant d’être envoyé à l’Université pontificale Grégorienne de Rome pour des études de Droit canon. En 1983, il entre à l’Académie pontificale ecclésiastique, en charge de former le personnel diplomatique du Saint-Siège. Il entre au service diplomatique du Saint-Siège le 1er juillet 1986 et se rend alors successivement au Nigeria (de 1986 à 1989) puis au Mexique jusqu’en 1992 avant de réintégrer la première section de la Secrétairerie d’Etat, en charge des relations avec les Etats. Il y est alors responsable des relations avec l’Espagne, Andorre, l’Italie et la République de Saint-Marin.

Jean-Paul II le nomme au poste de sous-secrétaire pour les relations avec les Etats en novembre 2002. ›Numéro trois’ de la diplomatique vaticane, cet élève du cardinal Agostino Casaroli (1914-1998) travaille sur tous les dossiers sensibles, dont ceux des relations entre le Saint-Siège et Israël, le Vietnam, ou encore la Chine. A l’aise avec la presse, il est alors particulièrement apprécié par le corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège. Aujourd’hui encore, nombre de diplomates vantent ses «qualités d’homme et de prêtre» à la fois. «C’est un homme attentif, toujours disponible, intelligent et sans prétention», confie à I.MEDIA un diplomate étranger qui a travaillé avec lui.

Tensions entre l’épiscopat vénézuélien et Hugo Chavez

Après un peu moins de 7 ans au service des secrétaires d’Etat Angelo Sodano puis Tarcisio Bertone, Benoît XVI le nomme en août 2009 nonce apostolique au Venezuela. Certains voient dans cette nomination la main de Bertone. Pietro Parolin est ordonné évêque par le souverain pontife le 12 septembre suivant et choisit comme devise épiscopale une phrase de saint Paul: «Qui nous séparera de l’amour du Christ?». A Caracas, son mandat est notamment marqué par des tensions entre l’épiscopat vénézuélien et Hugo Chavez.

Durant l’été 2006, plus d’un an après son élection, Benoît XVI avait quant à lui choisi de nommer à ses côtés un homme avec lequel il avait étroitement collaboré par le passé à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi, l’archevêque de Gênes Tarcisio Bertone. Le prélat italien qui n’était pas issu de la diplomatie pontificale avait pris ses fonctions le 15 septembre 2006, alors que venait d’éclater la première crise du pontificat de Benoît XVI, en lien avec ses propos sur l’islam à Ratisbonne (Allemagne), trois jours plus tôt. Au début de son mandat, le cardinal Bertone avait été remarqué pour ses très nombreux déplacements à l’étranger.

Le cardinal Bertone avait ensuite essuyé de nombreuses critiques sur la mauvaise gestion de la curie. Remplacé à la tête du gouvernement de l’Eglise à l’approche de ses 79 ans, il garde pour l’heure sa fonction de Camerlingue, un rôle important en cas de succession apostolique, et peut aussi espérer devenir doyen du collège des cardinaux. (apic/imedia/ami/bb)

31 août 2013 | 14:03
par webmaster@kath.ch
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