Einsiedeln: Martin Werlen est heureux d’avoir traité les cas d’abus sexuels

L’Eglise catholique a trop longtemps gardé le silence

Aarau, 28 mars 2011 (Apic) Le Père Abbé d’Einsiedeln se réjouit que sa communauté bénédictine ait affronté les affaires d’abus sexuels commis dans ses rangs. Le pape Benoît XVI a par contre hésité trop longtemps, a affirmé le Père Martin Werlen dans le quotidien « Aargauer Zeitung » du 28 mars. L’Eglise avance « avec le frein à main tiré ».

«Je suis très content que nous ayons abordé cette thématique», a affirmé le Père Werlen dans une interview reprise par d’autres médias. Mais chez les bénédictins d’Einsideln, ce travail de clarification n’est de loin pas terminé. Cette expérience a permis à sa communauté de progresser. Elle constitue même une bénédiction, «car elle nous a rendus plus humbles et plus crédibles».

Bon nombre de communautés hésitent cependant, «alors que d’autres osent affronter un travail de remise en question, parfois éperonnés par notre exemple». L’Eglise ne cesse de proclamer l’importance pour elle de la vérité, de la réconciliation et du salut. C’est pourquoi l’Eglise, au sujet du thème des abus sexuels, «ne peut pas faire comme si cela ne la concernait pas».

L’Eglise catholique n’a pas su saisir la chance de mettre à jour les affaires d’abus. Cela aurait été l’occasion de montrer à l’ensemble de la société «ce qui est important pour nous : nous soucier des victimes, traiter de façon appropriée les auteurs, corriger ce qui est mauvais».

Le pape a loupé le train

Benoît XVI a pris clairement position, mais très tardivement. Il a laissé passer le bon moment. Et cela le poursuit encore actuellement. Le Père Abbé d’Einsiedeln qualifie le silence initial de «funeste». Martin Werlen est persuadé que l’Eglise vit bien en-deçà de ses possibilités. «Les gens s’intéressent à notre message. Mais il manque dans notre Eglise de véritables visions et le courage de rencontrer face à face les personnes, d’affronter les situations actuelles et de réagir aux difficultés de façon adaptée». L’Eglise – et aussi l’Eglise universelle – avance avec le frein à main tiré. Et c’est surtout le problème des autorités, affirme Mgr Werlen.

Le Père Abbé d’Einsiedeln a présenté son expérience acquise lors de la gestion des mauvais traitements infligés dans son couvent dans un livre intitulé «Aus dem Dunkel ans Licht – Fakten und Konsequenzen des sexuellen Missbrauchs für Kirche und Gesellschaft» (De l’ombre vers la lumière / Faits et conséquences des abus sexuels pour l’Eglise et la société). A paraître ces tous prochains jours aux Editions Vier-Türme à Münsterschwarzach. (apic/gs/bb)

28 mars 2011 | 15:13
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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