«L’enjeu est celui de l’éducation à la relation et à la liberté»

France: L’Eglise de Nanterre conteste le ’Pass contraception’ distribué dans les lycées

Nanterre, 10 mai 2011 (Apic) Mgr Nicolas Brouwet et François de Chaillé ont contesté, dans une lettre adressée le 9 mai 2011 aux chefs d’établissements des lycées de l’enseignement catholique, l’utilisation du ’Pass contraception’. Ils ont salué l’initiative voulant diminuer le nombre d’avortements chez les lycéens, tout en priant de ne pas relayer la demande du Conseil régional, qui s’octroie un pouvoir qu’il n’a pas.

Dans leur lettre, Mgr Nicolas Brouwet, évêque auxiliaire de Nanterre, et François de Chaillé, directeur diocésain de l’enseignement catholique, se sont réjouis de la reconnaissance implicite de la gravité de l’avortement (13’230 cas en 2006 chez les jeunes filles de 15 à 17 ans) et de la volonté de faire reculer le nombre d’interruptions volontaires de grossesse. Ils ont rappelé que l’avortement «reste toujours l’élimination pure et simple d’une vie humaine». Et de signaler que «la véritable détresse commence non parce qu’une grossesse n’a pas été désirée, mais parce qu’on a enlevé à son enfant le droit de vivre».

Si les auteurs ont salué l’initiative visant à réduire le nombre d’avortements, ils ont rejeté «la méthode employée» pour deux suivantes.

Le chéquier présente la contraception comme un dû, où «chacun dispose légalement d’un patrimoine contraceptif qu’il peut dépenser à sa guise». «Toute responsabilité dans l’usage de la sexualité» est alors ôtée.

Pour les auteurs, la formule ’pass’ signifie que «l’autorisation des parents et le coût d’une consultation et d’un moyen contraceptif sont enfin supprimés par les pouvoirs publics». En somme, la contraception est «une question purement technique».

La contraception relève des fondamentaux de l’éducation

Au contraire, Mgr Brouwet et François de Chaillé pensent qu’elle relève «des fondamentaux de l’éducation», qu’ils thématisent en trois points. D’abord, «éducation à l’amitié, à la relation entre hommes et femmes, fondée sur le respect de l’autre, de sa dignité et de ses différences». Et de mettre en garde: «Lorsqu’on touche au corps, on touche au cœur, à l’espace le plus intime et le plus vulnérable de chacun».

Ensuite, «éducation au sens de la sexualité qui est le langage d’un amour entièrement livré dans l’alliance conjugale».

Et enfin, «éducation à l’affectivité qui est un aspect de l’éducation à la liberté».

Les auteurs insistent: «La question de la contraception n’est pas une question technique». La concevoir ainsi, c’est rendre anodin l’accueil de la vie humaine. Or, «l’enjeu est celui de l’éducation à la relation et à la liberté». Mais en rendant la contraception gratuite et anonyme, le ’pass contraception’ «évince les parents et empêche un dialogue» avec leurs enfants.

«Le Conseil Régional s’octroie ainsi sur les jeunes une autorité qu’il n’a pas», insiste le document. Il substitue «à l’autorité des parents un ’référent santé scolaire’». Il réduit également «la question de la contraception à un simple problème de santé». Et les auteurs de rappeler que «la grossesse n’est pas une maladie».

Mgr Brouwet et François de Chaillé regrettent qu’un vrai dialogue n’ait pas été engagé sur la question. Pour cette raison, ils demandent de s’abstenir «de distribuer ces ’Pass contraception’ dans leurs écoles». Ils rappellent que les lycées de l’enseignement catholique relèvent «du gouvernement pastoral de l’évêque».

Ils ont encouragé les chefs d’établissements, en leur témoignant leur confiance et leur soutien, à «continuer toutes les initiatives prises ces dernières années pour éduquer les élèves à une vraie responsabilité dans la relation, à une plus grande maturité affective et sexuelle et à la formation de leur conscience». (apic/com/ggc)

10 mai 2011 | 09:32
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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