L’Etat poursuit sa croisade contre les sectes et autres «églises nouvelles»

Cameroun: Campagne pour fermer les lieux de culte «illégaux»

Yaoundé, 13 août 2013 (Apic) Les autorités du Cameroun poursuivent l’»assainissement du milieu religieux» entamé en 2010. En l’espace de deux semaines, elles ont fermé neuf «églises nouvelles dans le pays. Selon les quotidiens camerounais «Mutations» et «Cameroon-Tribune», ces lieux de cultes ont été placés sous scellés à Yaoundé, la capitale politique, et à Douala, la capitale économique.

Le Cameroun est l’un des pays d’Afrique confrontés à la prolifération des sectes chrétiennes. Depuis un an, les dirigeants du pays luttent contre l’invasion d’églises nouvelles. En juin dernier, une vingtaine de ces lieux de culte ont été fermés à Bafoussam (ouest), troisième ville du Cameroun, après Yaoundé et Douala.

A Yaoundé, le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé I, Jean Paul Tsanga Foé, a ordonné samedi 10 août 2013 la fermeture de la chapelle de «Cloam communauté chrétienne», dont l’existence est qualifiée d’illégale. «Cette église fonctionne (comme d’autres, ndlr), dans l’illégalité totale. Ayant bénéficié de ce qu’on a appelé la tolérance administrative, ces églises excellent dans un certain nombre de dérives, telles que les nuisances sonores», a-t-il souligné.

C’était la troisième «nouvelle église» dont il a ordonné la fermeture dans une brève période. La semaine précédente, le même sous-préfet avait déjà mis sous scellés deux lieux de culte, la «Cathédrale de la Foi» et «l’Eglise catholique traditionnelle succession Utrecht Cameroun», pour «défaut d’existence légale et trouble à l’ordre public». Beaucoup de ces cultes durent toute la nuit et empêchent les voisins de dormir.

Le sous-préfet Tsanga Foé a déclaré à la Radio-Télévision du Cameroun que les «églises nouvelles», qu’il qualifie «d’entités irrationnelles», menacent aussi la sécurité de l’Etat et provoquent de l’éclatement des familles.

«Les instructions gouvernementales sont fermes. Il faut commencer à assainir ces milieux qui viennent à pauser un problème social», a-t-il poursuivi, rappelant que le Cameroun n’est pas un «Etat voyou, mais a un Etat organisé». Il a aussi annoncé que d’autres nouvelles églises seront fermées dans les prochains jours.

En 2010, un arrêté de Jean-Claude Tsila, préfet du département du Mfoundi – dont fait partie Yaoundé – , ordonnait la fermeture de 12 chapelles appartenant à des «églises réveillées». Elles appartenaient, entre autres, à la «Congrégation des missionnaires du Christ», à l’»Eglise Frontières globales», au «Christian Goût», au «Ministère du Christ Vivant», à «Honoré Bianca» et à «Foi Brahman».

Six églises fermées à Douala

Le sous-préfet de l’arrondissement de Douala V, Jean-Marie Tchakui, a lancé la même croisade contre les nouvelles sectes chrétiennes. A la date du 6 août, il avait fait fermer six églises de réveil, arguant de plaintes du voisinage pour nuisances sonores, défauts d’autorisation et troubles à la tranquillité.

Les fermetures d’églises nouvelles dans l’arrondissement de Douala V se poursuivront, a prévenu le sous-préfet Tchakui, tout en dénonçant des nuisances occasionnées par les fidèles de ces églises «qui passent leur temps à pleurer dans une maison transformée en lieu de culte». Il a indiqué que lors d’une tournée de prise de contact en mai dernier, les populations lui ont parlé de «familles brisées» à cause du lavage de cerveau de leurs enfants. «Une mère m’a confié, les larmes aux yeux, qu’elle a été reniée par sa fille», note le sous-préfet Jean-Marie Tchakui. Il a annoncé qu’il procèderait bientôt à une campagne de contrôle des églises dans son arrondissement. Elle devrait entraîner des fermetures systématiques d’églises, en cas de non respect de la réglementation. (apic/ibc/be)

13 août 2013 | 16:42
par webmaster@kath.ch
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