(Photo: flickr/umontreal/cc)
Suisse

La FEPS s'oppose au Diagnostic préimplantatoire (DPI)

Berne, 30 avril 2015 (Apic) «On ne choisit pas ses enfants!», martèle le 30 avril 2015 la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS). Dans le cadre de la votation populaire du 14 juin 2015 sur le diagnostic préimplantatoire (DPI), la Fédération protestante estime que la sélection d’embryons est en contradiction avec le devoir primordial de protection de la vie humaine, avant comme après la naissance.

La votation concernant la révision de l’article 119 de la Constitution est un préalable à l’introduction du DPI, rappelle la FEPS. Le législateur souhaite permettre aux parents porteurs d’une maladie héréditaire de bénéficier d’un examen génétique dans le cadre de la procréation médicalement assistée. La FEPS indique pouvoir comprendre ce souhait. Mais la sélection génétique d’embryons touche à un domaine extrêmement sensible et problématique: celui de l’eugénisme, soit la sélection artificielle d’êtres humains et le contrôle de la procréation humaine, note la Fédération protestante. Il est donc indispensable d’élaborer une disposition légale stricte et claire. La révision constitutionnelle proposée au vote ne remplit pas ces conditions; en conséquence, la FEPS la rejette.

Une modification problématique de l’objectif

Dans sa version actuelle, l’article 119 dispose que ne peuvent être produits hors du corps de la femme que le nombre d’embryons «pouvant [y] être implantés» (trois embryons). La version modifiée de l’article ne prend plus la femme en point de mire; il porte uniquement sur les mesures requises d’un point de vue médical. Avec ce changement de perspective, le législateur se focalise sur la biomédecine et ses intérêts, en oubliant le véritable objectif, celui de permettre aux femmes concernées de vivre une grossesse, estime la FEPS.

La Fédération craint également que les embryons surnuméraires puissent à l’avenir être aussi employés à des fins de recherche ou servir de «bébés sauveurs». Elle note également que l’adoption de la modification de l’article constitutionnel ferait tomber la protection tacite de l’embryon.

Aucune créature ne doit être rejetée

Le DPI ne saurait être une option offerte au libre choix des parents, affirme la FEPS. La question d’y recourir doit faire l’objet d’un conseil éthique avant que les parents concernés puissent se prononcer. En effet, se décider pour le DPI implique forcément que l’on accepte la sélection d’embryons. Il faut donc auparavant clarifier et mesurer les conséquences de cette décision personnelle et les exigences éthiques qu’elle pose, soutient la Fédération. C’est justement dans le domaine des nouvelles biotechnologies que les exceptions risquent fort de devenir la règle. Il incombe à toute la société de se prémunir contre les risques de dérive, assure la FEPS.

La Fédération rappelle finalement que pour Dieu, «aucune créature ne doit être rejetée (1 Tim 4,4)». On ne peut donc ni tester, ni sélectionner la vie humaine. L’attitude fondamentale d’ouverture à la vie doit se refléter dans les conditions qu’offre la société pour que chaque enfant soit le bienvenu ; pour que ses parents aient toutes les raisons de l’accueillir avec joie, mais aussi avec courage ; pour que les parents obtiennent tout le soutien nécessaire, conclut la FEPS. (apic/com/rz)

30 avril 2015 | 11:41
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
Bioéthique (48), DPI (18), FEPS (122)
Partagez!