La maison du Cénacle de Sauges célèbre ses 40 ans

Quelque 250 personnes ont participé, le 25 septembre 2022, à la fête d’action de grâce qui marquait les 40 ans d’existence de la Communauté du Cénacle à Sauges (NE). L’avenir de la maison de retraite, connue loin à la ronde, reste néanmoins incertain.

Le 25 septembre, les cloches du temple de Saint-Aubin-Sauges (NE) ont sonné pour appeler à une messe… Il s’agissait de célébrer les 40 ans de la Communauté du Cénacle avec de nombreux fidèles et amis de la maison.

Cette forte participation, la solidarité de la paroisse réformée locale ainsi qu’une culture régionale riche d’étroites relations œcuméniques, ont naturellement conduit au temple lequel a offert son volume et sa beauté architecturale.

La fête s’est prolongée par le partage d’un repas au Cénacle où un buffet était dressé sous des tentes montées pour l’occasion.

Des personnes venues de tous horizons confessionnels et géographiques ont manifesté leur attachement et leur reconnaissance à la communauté. Le lieu est important: la maison est spacieuse et accueillante, entourée d’un grand parc, et bénéficie d’une vue sur le lac exceptionnelle. Mais là n’est pas l’essentiel.

Ouverture et reconnaissance

Un accueil inconditionnel, un accompagnement personnalisé avec des racines ignatiennes, une ouverture sur les marges de l’Église, de la société, un esprit marqué d’œcuménisme sont les caractéristiques ont fondé l’esprit du lieu. Cet esprit a orienté et accompagné aussi bien des retraitants réguliers que des femmes et des hommes de passage.

La Communauté du Cénacle de Sauges a offert son charisme par l’engagement de ses Sœurs et de ses Frères. Aujourd’hui, les deux dernières résidentes Sœur Rosmarie et Sœur Véronique assurent encore l’accueil.

Avenir et interrogations

Au delà de la fête, l’avenir de la maison reste incertain. Le départ de la Communauté du Cénacle est annoncé. Au printemps prochain, les deux dernières sœurs s’en iront, conscientes de leur difficulté à perpétuer des conditions d’accueil adéquates après les décès qui les ont affectées ces dernières années. Elles s’en iront «debout» selon leur pertinente expression.

Des pistes existent pour l’avenir de la maison, possibles mais encore incertaines. Un groupe est mandaté pour trouver des solutions qui poursuivront l’œuvre entreprise, explique l’abbé Marc Donzé qui a suivi la communauté depuis son origine. Les statuts de la Fondation propriétaire précisent qu’il s’agit de «mettre à disposition de l’Église catholique romaine dans le canton de Neuchâtel un lieu d’accueil pour des temps de retraites spirituelles, d’accompagnement personnel et de formation chrétienne ». Il est essentiel que cette mission demeure. (cath.ch/com/mp)

La maison du Cénacle de Sauges
L’ouverture de cette maison est une initiative de la congrégation de Notre-Dame du Cénacle qui était établie à Genève, a expliqué à cath.ch l’abbé Marc Donzé. Elle a pu louer cette maison en 1981 dans le canton de Neuchâtel. Cela tombait bien car il avait peu de de maisons catholiques pour l’accueil de retraitants. L’activité a commencé le 8 septembre 1981, avec cinq religieuses.
Le Cénacle a vécu durant ces quarante ans une vraie saga. La maison louée a été achetée, notamment grâce au vicaire épiscopal de l’époque, l’abbé André Duruz, qui a beaucoup contribué à trouver les fonds nécessaires. Elle est désormais la propriété d’une fondation dite du Pré-de-Sauges.
La communauté a également évolué. A l’époque des communautés nouvelles, les religieuses ont voulu se renouveler, notamment en accueillant des hommes. La congrégation du Cénacle a enjoint aux sœurs de Sauges soit de respecter leur règle, soit de quitter. Après beaucoup de discussions, de débats, de discernements, les religieuses de Sauges ont décidé de sortir vers l’an 2000. La communauté s’est placée alors sous l’autorité de l’évêque du diocèse qui a désigné l’abbé Donzé comme représentant.
Aujourd’hui, malheureusement, après quatre décès survenus en l’espace de quelques années, les religieuses ne sont plus que deux et ne peuvent plus tenir la maison. Qu’elles quitteront au printemps 2023. MP