La paix n'est jamais acquise, lance le pape aux fidèles kazakhs

Au cours d’une messe célébrée avec les fidèles de la petite communauté catholique du Kazakhstan, le pape François a fait mémoire de cette terre d’Asie centrale qui a vécu la «persécution athée» et qui doit poursuivre chaque jour son travail pour la paix et la coexistence entre les ethnies et religions, le 14 septembre 2022.

«Ne murmurez pas, n’accusez pas, ne bavardez pas, ne répandez pas d’œuvres mauvaises, ne polluez pas le monde avec le péché et la méfiance qui vient du Malin». Au deuxième jour de son voyage au Kazakhstan, sur la place de l’Expo de Nour-Sultan où étaient rassemblées quelque 3’000 personnes, le pape François a choisi de conclure son homélie en adressant cette série de recommandations aux chrétiens, ces hommes et ces femmes qui vivent «sans poison».

Alors que l’Église célèbre ce 14 septembre la fête de la Croix Glorieuse, il a enjoint les catholiques à garder «le regard tourné vers Jésus» afin que les «morsures du mal» ne puissent plus dominer. «Parce que, sur la croix, il a pris sur lui le poison du péché et de la mort et en a anéanti le pouvoir destructeur», a enseigné le pontife de 85 ans. De cette croix, a-t-il encore promis, «nous apprenons l’amour, et non la haine: nous apprenons la compassion, et non l’indifférence; nous apprenons le pardon, et non la vengeance».

Pour le pape, détourner son regard de la croix, c’est s’exposer aux morsures mortelles du serpent. Ces attaques interviennent dans «les situations de la vie personnelle, ecclésiale et sociale», a averti le pape. Alors, le «serpent de la méfiance» nous injecte «les poisons de la désillusion et du découragement, du pessimisme et de la résignation».

Le passé douloureux de la terre kazakhe

D’autres morsures douloureuses ont frappé le Kazakhstan, a déploré François, deuxième pape à poser le pied dans ce pays d’Asie centrale après le voyage de Jean-Paul II en 2001. «Je pense aux serpents brûlants de la violence, de la persécution athée, à un parcours parfois troublé au cours duquel la liberté du peuple a été menacée et sa dignité blessée», a-t-il énuméré, sans entrer dans les détails de la période soviétique durant laquelle cette région était notamment devenue le lieu de déportations.

«Il est bon que nous gardions le souvenir de ce que nous avons souffert», a-t-il insisté, soulignant qu’il ne fallait pas effacer des mémoires certaines obscurités, «au risque de croire qu’elles appartiennent au passé et que le chemin du bien est tracé pour toujours». Et de marteler: «Non, la paix n’est jamais acquise une fois pour toutes, elle doit être conquise chaque jour, tout comme la coexistence entre les différentes ethnies et traditions religieuses, le développement intégral et la justice sociale». (cath.ch/imedia/cd/hl/bh)