Guerre en Ukraine: Chernihiv | Oleksandr Ratushniak / UNDP Ukraine CC-BY-SA-2.0
Vatican

Le cardinal Parolin appelle à une «trêve» en Ukraine

Le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin appelle les grandes puissances à leur «responsabilité» dans le conflit russo-ukrainien, dans un entretien à l’hebdomadaire italien Famiglia Cristiana à paraître le 13 octobre 2022. Avec le Patriarcat de Moscou, «les portes restent ouvertes», affirme aussi le numéro 2 du Vatican.

Le secrétaire d’État espère que l’appel pressant du pape François à l’angélus du 2 octobre ne tombera pas «dans le vide». Redisant la vive «préoccupation» du pontife, le cardinal s’inquiète de constater que «l’escalade militaire continue et le monde risque de glisser vers le gouffre de la guerre nucléaire».  

«S’il vous plaît, écoutez l’appel du pape, qui se fait la voix de millions de personnes désireuses de paix», supplie-t-il en évoquant des scénarios qui font «trembler». Et le cardinal d’appeler à une «trêve», qu’il juge «plausible, nécessaire et urgente. «Quel monde voulons-nous construire, s’il y en a encore un?», interpelle-t-il.

Pour ne pas précipiter l’humanité «dans une spirale sans retour, aux conséquences catastrophiques», le haut prélat appelle à ne pas focaliser l’attention «sur un seul pays». «Le pape a été très clair en appelant tout le monde à la responsabilité, explique-t-il. Il est évident que les grandes puissances ont une plus grande responsabilité. (…) Nous ne pouvons pas penser que la paix entre la Russie et l’Ukraine soit seulement une question entre ces deux pays.»

Évoquant le projet de rencontre avorté avec le patriarche Kirill au Kazakhstan, le cardinal Parolin assure que «les portes restent ouvertes et le dialogue n’est pas interrompu, même s’il rencontre des difficultés et des incompréhensions». Et d’exprimer son espoir pour l’avenir: «De la part du Saint-Siège, le désir n’a jamais fait défaut (…). Nous percevons qu’il y a aussi ce désir du côté de l’Église orthodoxe.»

Des crises passée au second plan

Le secrétaire d’État énumère par ailleurs d’autres crises passées au second plan, comme la Syrie, le Yémen, le Tigré, les tensions en Extrême-Orient. En Corée du Nord et à Taïwan, il insiste sur la promotion du «bon sens» et de la «diplomatie», au lieu des «rapports de force».

«Il n’y a pas de conflit moins douloureux qu’un autre, tout comme il n’y a pas de vie qui vaille moins», déclare encore le cardinal, avec une pensée pour ceux qui devront «choisir entre se chauffer ou se nourrir» cet hiver, et ceux «qui ne peuvent même pas se permettre ce choix».

Enfin, il revient sur la réforme de la Curie, qui selon lui «est achevée». «Tout le possible a été fait pour rationaliser les structures » ainsi que pour souligner «l’importance de l’évangélisation», qui est «l’unique raison pour laquelle les structures ecclésiales existent». Mais les réformes structurelles doivent être accompagnées «de la réforme des cœurs», ajoute le cardinal Parolin, concluant que «ce n’est jamais nous – nos idées et nos réformes – qui sommes protagonistes de l’évangélisation, mais c’est Jésus». (cath.ch/imedia/ak/bh)

Guerre en Ukraine: Chernihiv | Oleksandr Ratushniak / UNDP Ukraine CC-BY-SA-2.0
12 octobre 2022 | 18:07
par I.MEDIA
Temps de lecture: env. 2 min.
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