Le Conseil fédéral est arrivé en hélicoptère au Val Müstair (GR) | © Sarah Stutte
Suisse

Le Conseil fédéral siège au monastère de Müstair (GR)

Le Conseil fédéral s’est réuni «extra muros» le 12 octobre 2022. Plus précisément au monastère des bénédictines de Müstair, dans le canton des Grisons. «Dans une période d’incertitude, la religion aide à s’orienter», a expliqué le président de la Confédération Ignazio Cassis.

Sarah Stutte kath.ch / traduction adaptation Maurice Page

Les bénédictines du monastère Saint-Jean à Müstair ont été très honorées par la visite du Conseil fédéral. Sœur Johanna Steiner (72 ans) à confié à kath.ch à quel point elle s’est réjouie de servir le café et le thé du goûter aux sept conseillers fédéraux. 

«Cette visite est quelque chose d’unique, un honneur. Mais nous ne devons pas oublier que les politiciens et politiciennes ne viennent pas chez nous pour le plaisir, mais pour travailler.»

Le monastère ne veut pas de visites tous les jours

La prieure, Sœur Aloisia Steiner (73 ans), parle elle aussi d’une journée importante. «Nous n’avions encore jamais reçu le Conseil fédéral dans son ensemble. L’année dernière, le président de la Confédération de l’époque, Guy Parmelin, était venu avec l’évêque de Coire Mgr Joseph Maria Bonnemain», explique-t-elle. 

Les célébrités passent volontiers chez les nonnes du monastère St-Jean de Müstair, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. La prieure souligne toutefois : «Nous sommes une communauté cloîtrée. Nous ne souhaitons donc pas recevoir de visiteurs tous les jours, car il y a finalement beaucoup à faire.»

Le couvent bénédictin Saint-Jean dans le Val Müstair (GR) est inscrit au patrimoine de l’UNESCO | © Vera Rutimann

Simonetta Sommaruga est venue en car postal

Les trois hélicoptères du Conseil fédéral se sont posés sur la pelouse derrière les murs du couvent vers 8h30. La ministre des transports Simonetta Sommaruga a été la seule à prendre le train et le car postal. Arrivée sur place quelques minutes plus tôt, elle observe l’arrivée de ses collègues. 

Pendant que les bénédictines préparent le petit déjeuner, les ouvriers de la commune s’affairent à mettre en place l’apéritif prévu plus tard avec la population de Müstair sur la place du village. Le président de la Confédération Ignazio Cassis s’est alors entretenu avec les journalistes qui ont fait le déplacement jusqu’à l’extrémité orientale de la Suisse .

La diversité vécue

Le président de la Confédération Ignazio Cassis | © Sarah Stutte

L’ensemble du Conseil fédéral aura visité cette année les quatre points cardinaux de la Suisse : Genève, Schaffhouse, le Tessin et maintenant Müstair, dans les Grisons. «Nous avons ainsi pu prendre en compte les quatre communautés linguistiques. Je m’en réjouis particulièrement, car c’est une diversité vécue», a relevé Ignazio Cassis.  

Les lieux dans lesquels le Conseil fédéral s’est réuni hors de son palais bernois sont également  variés. Les sept conseillères et conseillers fédéraux ont siégé dans des musées, des bâtiments gouvernementaux et des écoles. «Et aujourd’hui, dans un monastère. C’est une première dans l’histoire.»

Échange avec la population

Pour le président de la Confédération, ces visites soulignent non seulement la diversité de la Suisse, mais aussi l’importance des relations entre la Confédération et les cantons et surtout la proximité avec la population. «Le fait que cela soit possible en Suisse de manière aussi décontractée est l’une des grandes forces de notre pays». Il se réjouit, avec ses collègues, de pouvoir échanger avec la population de Müstair. 

Pourquoi être venu jusqu’au Val Müstair, sur la frontière avec l’Italie? «En tant que représentant du Tessin, les régions périphériques sont au cœur de mon année présidentielle. C’est pourquoi je voulais être présent avec l’ensemble du Conseil fédéral dans les quatre communautés linguistiques, afin de montrer que nous sommes là pour toute la population. Les Grisons sont le seul canton trilingue de Suisse, cela se distingue aussi», répond Ignazio Cassis.

La Conseillère fédérale Karine Keller-Sutter et les conseillers fédéraux Guy Parmelin et Ueli Maurer attendent le début de la séance | © Sarah Stutte

Nature et patrimoine culturel mondial

Le Val Müstair est une région périphérique, mais en même temps très centrale, puisque située dans un triangle de trois pays, la Suisse, l’Italie et l’Autriche. «J’aime le magnifique monastère bénédictin de Saint-Jean, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983, et j’aime cette incroyable beauté de la nature. Nous venons de voir, au sommet des montagnes, les premiers rayons de soleil qui percent les nuages. Et les couleurs d’automne sont fantastiques».

La spiritualité est importante pour les décisions du Conseil fédéral

Pour le Tessinois, le caractère religieux du lieu revêt aussi son importance. «Dans une période d’incertitude, la religion aide la population à s’orienter. La foi est là pour que nous trouvions tous un chemin dans la vie. Et dans un tel lieu, on ressent encore plus clairement la force de la religion», a expliqué Ignazio Cassis à kath.ch.

Un tel lieu spirituel influence-t-il les décisions du Conseil fédéral ? «Oh oui ! Chaque séance que le Conseil fédéral ne tient pas dans sa salle bernoise contribue à créer de nouveaux points de vue. Un nouvel environnement, des influences et des émotions élargissent la manière de penser et sont importants pour les décisions que nous prenons», a conclu le président Cassis.  (cath.ch/kath.ch/sas/mp)

Le Conseil fédéral est arrivé en hélicoptère au Val Müstair (GR) | © Sarah Stutte
13 octobre 2022 | 10:19
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 4 min.
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