Le pape appelle à réduire la dépendance des peuples à l'aide internationale

Les initiatives pour aider les peuples dans le besoin doivent «partir de la culture locale», a affirmé le pape François, le 14 février 2019. Il s’exprimait lors de la cérémonie d»«�ouverture de la 42e session du Conseil des gouverneurs du Fonds international de développement agricole (FIDA), au siège de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Rome.

Il faut se montrer déterminé dans la lutte contre la faim afin que ce problème «appartienne au passé», a incité le pontife. Cette conviction ne doit pas être un simple slogan, mais doit être appréhendée «en vérité». En cela, la 42e session du FIDA représente une opportunité de créer les conditions pour permettre à chaque peuple de répondre à ses propres besoins, a assuré le pape. La FIDA, a-t-il souligné, a véritablement un rôle à jouer pour atteindre les objectifs de l’agenda 2030 pour un développement durable, établi par la communauté internationale: éradication de la pauvreté, lutte contre la faim, et promotion de la souveraineté alimentaire.

«Quand un peuple s’habitue à la dépendance, il ne se développe plus!»

Pour véritablement aider les personnes touchées par l’indigence, a-t-il estimé, il est nécessaire d’affirmer en premier lieu «la centralité de la personne humaine dans le développement». Ainsi, les initiatives pour aider les populations dans le besoin ne doivent pas venir «de l’extérieur» mais au contraire «partir de la culture locale». Sans cette attention, les personnes dans le besoin sont considérées comme de «simples bénéficiaires d’une aide pouvant générer des dépendances». «Quand un peuple s’habitue à la dépendance, il ne se développe plus!», a ainsi lancé spontanément le successeur de Pierre à l’assemblée. Dans cette logique, les nouvelles technologies, à la manière d’une «science consciente», sont appelées à entrer en synergie avec les cultures locales et à se mettre à leur service.

Rencontre avec des peuples indigènes

L’évêque de Rome a également déploré la souffrance de plus de 820 millions de personnes dans le monde luttant contre la faim, en particulier dans des régions rurales. Le développement dans ces zones géographiques, «dont on parle depuis longtemps», n’a pourtant «jamais été finalisé», a-t-il regretté. Il a ainsi exhorté à faire le nécessaire pour aider les populations locales à devenir de véritables «artisans responsables de leur production et de leur progrès».

Après cette première prise de parole, le pape François a rencontré un groupe de 38 délégués de 31 peuples indigènes provenant d’Amérique, d’Afrique, d’Asie et du Pacifique, a annoncé le Bureau de presse du Saint-Siège. Pendant près de 20 minutes, le pontife a salué une à une les personnes présentes recevant de leur part des étoles traditionnelles. La rencontre s’est faite dans le cadre du Forum international des peuples indigènes auprès de la FIDA. Cette année, cet organe se concentre sur l’utilisation des connaissances des peuples indigènes pour permettre de développer une résistance face aux défis du climat. (cath.ch/imedia/cg/ah/rz)