Pour le pape François, adorer consiste pourtant précisément à mettre le Seigneur au centre de sa vie  | © Mazur/episkopat.pl
Vatican

Le pape François institue le 'Dimanche de la Parole de Dieu'

     

Le 3e dimanche du temps ordinaire sera désormais consacré à la célébration, à la réflexion et à la proclamation de la Parole de Dieu, a décidé le pape François dans sa lettre apostolique Apertuit illis publiée le 30 septembre 2019.

Le pontife explique son motu proprio (lettre apostolique émise de sa propre initiative, ndlr) par le «besoin immense» qu’ont les fidèles de se familiariser avec l’Ecriture sainte. Sans l’Ecriture sainte, explique d’emblée le chef de l’Eglise catholique, les événements de la mission de Jésus et de son Eglise dans le monde restent «indéchiffrables».

Devenir «familiers et intimes» de l’Ecriture sainte

«Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ», considère-t-il ainsi, citant-là saint Jérôme (347-420), docteur de l’Eglise et l’un des quatre Pères de l’Eglise latine.

Publiée le jour de la mémoire liturgique de ce saint, dont on fêtera l’année prochaine les 1600 ans de la mort, cette lettre apostolique signée par le pape François institue le Dimanche de la Parole de Dieu. Dorénavant, précise le pontife, le 3e dimanche du temps ordinaire sera consacré à la célébration, à la réflexion et à la proclamation de la Parole de Dieu. Ce jour consacré à la Bible, précise-t-il, n’a pas pour simple objectif une célébration une seule fois par an, mais se veut être un événement «pour toute l’année».

En effet, souligne l’évêque de Rome, il existe un besoin urgent de devenir «familiers et intimes» de l’Ecriture sainte. Sans quoi, met-il en garde, le cœur des croyants restera «froid» et leurs yeux «fermés, frappés comme par d’innombrables formes de cécité». Au contraire, «celui qui se nourrit chaque jour de la Parole de Dieu, se fait, comme Jésus, contemporain des personnes qu’il rencontre. Il n’est pas tenté de tomber dans des nostalgies stériles du passé ni dans des utopies désincarnées vers l’avenir».

La Bible n’est pas une simple collection de livres d’histoire

Loin d’être un recueil de chroniques, la Bible ne doit pas être considérée comme le patrimoine de quelques-uns, souligne encore le pontife, et encore moins une collection de livres d’histoire pour quelques privilégiés. Non, estime le pape François, elle appartient avant tout «au peuple convoqué pour l’écouter et se reconnaître dans cette Parole». Et rien ne doit la faire dévier de sa finalité primordiale: le Salut.

La date choisie par le chef de l’Eglise catholique n’a rien d’un hasard. Ce Dimanche de la Parole de Dieu se situera aux alentours de la fin du mois de janvier, le 26 janvier en 2020. Il s’agit d’un moment opportun de l’année où les fidèles sont invités à «renforcer les liens avec la communauté juive et prier pour l’unité des chrétiens». Pour le pontife, célébrer le Dimanche de la Parole de Dieu revêt une valeur œcuménique dans la mesure où ceux qui se mettent à l’écoute de l’Ecriture cheminent vers une unité authentique et solide.

Un nouveau ministère ouvert aux femmes ?

Dans ce texte, il est également question d’encourager les évêques à célébrer le rite du lectorat ou de confier un ministère similaire. Dans cette perspective, peut-on lire dans ce motu proprio, il est fondamental de faire tous les efforts nécessaires pour former certains fidèles à être de «véritables annonciateurs de la Parole».

Le pape François suggère néanmoins une «préparation adéquate», comme cela se produit de manière habituelle pour les acolytes ou les ministres extraordinaires de la communion. Rien ne précise ici s’il conviendrait mieux de faire appel à des hommes plutôt qu’à des femmes. Existe donc ici la possibilité de confier à des femmes ce ministère centré sur la Parole.

Cette réflexion pourrait dès lors apparaître dans les travaux du prochain synode sur l’Amazonie. Et ce, conformément à la suggestion dans l’Instrumentum laboris (document de travail, ndlr) du synode d’étudier un «type de ministère officiel» pouvant être confié aux femmes. «Leur voix doit être écoutée et leur leadership garanti», peut-on en effet lire dans ce document préparatoire, par exemple dans le domaine de la formation: théologie, catéchisme, liturgie et école de foi et de politique. (cath.ch/imedia/pad/ah/be)

Pour le pape François, adorer consiste pourtant précisément à mettre le Seigneur au centre de sa vie | © Mazur/episkopat.pl
30 septembre 2019 | 12:39
par I.MEDIA
Temps de lecture: env. 3 min.
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