Le Père Fernando Karadima au Palais de justice de Santiago, Chili, le 11 novembre 2015 | © Keystone/EPA/SEBASTIAN SILVA
Vatican

Le pape François renvoie le prêtre chilien Fernando Karadima à l'état laïc

Le Père Fernando Karadima Fariña, de l’archidiocèse de Santiago du Chili, a été renvoyé à l’état laïc par le pape François, a annoncé le Saint-Siège, le 28 septembre 2018. Le Chilien avait été condamné pour abus sexuels sur mineurs en 2011.

Exerçant «son pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel» dans l’Eglise, d»«²après le Code de droit canonique, explique le communiqué officiel, le pape a démis de l’état clérical Fernando Karadima Fariña, 88 ans. «Le Saint-Père a pris cette décision exceptionnelle en conscience et pour le bien de l’Eglise», peut-on encore lire.

Signé par le pape le 27 septembre, le décret est immédiatement entré en vigueur. Il implique également la dispense de toutes les obligations administratives, précise le Saint-Siège. Fernando Karadima en a été informé le 28 septembre, précise le communiqué.

A «dommages exceptionnels, mesure exceptionnelle»

Dans un second communiqué envoyé le même jour, Greg Burke, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a spécifié que le pape François avait agi en «pasteur» et en «père». Sa décision, selon lui, marque une nouvelle étape dans «la voie ferrée» tracée par le pontife dans sa gestion des abus sexuels. Si la mesure est «exceptionnelle», a indiqué Greg Burke, les «crimes graves de Karadima» ont causé des «dommages exceptionnels» dans l»«²Eglise chilienne. «Nous étions confrontés à un cas très grave de corruption morale et nous avons dû nous en débarrasser», a-t-il encore souligné.

Un prêtre charismatique au Chili

Fernando Karadima était un prêtre particulièrement charismatique au Chili. Mais en 2011, il a été reconnu coupable par la justice civile de son pays, ainsi que par le Vatican, d’actes pédophiles commis dans les années 1980 et 1990. Les premières dénonciations contre lui remontent à 2003, sans qu’il n’y ait d’enquête canonique avant 2007. Elles avaient mené à sa condamnation par le Saint-Siège à une vie de prière et de pénitence. Cette même année, il avait fait l’objet d’une suspension du ministère sacerdotal.

Par ailleurs, le pape François avait reçu des victimes de cet ancien prêtre pour «leur demander pardon, partager leur douleur et sa honte» en avril dernier. Certains évêques chiliens – proches du Père Karadima dans leur jeunesse – sont accusés d’avoir été témoins des abus et violences commis par celui-ci et de les avoir cachées. En particulier Mgr Juan Barros, évêque d’Osorno, dont le pape a accepté la démission le 11 juin, ou Mgr Horacio Valenzuela, le 28 juin. (cath.ch/imedia/pad/gr)

Le Père Fernando Karadima au Palais de justice de Santiago, Chili, le 11 novembre 2015 | © Keystone/EPA/SEBASTIAN SILVA
28 septembre 2018 | 16:54
par Grégory Roth
Temps de lecture: env. 2 min.
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