Le pape François salue la figure d’Elio Toaff, ancien grand rabbin de Rome

Rome, 20 avril 2015 (Apic) L’ancien grand rabbin de Rome, Elio Toaff, s’est éteint le 19 avril 2015 dans la capitale italienne, à l’approche de ses 100 ans. Dans un télégramme adressé à l’actuel grand rabbin, Riccardo Di Segni, le pape a salué l’autorité morale et la «profonde humanité» de celui qui avait accueilli Jean-Paul II à la synagogue de Rome pour une visite historique, en 1986.

Dans son message, le pape François a salué le protagoniste de l’histoire juive et civile italienne des dernières décennies que fut Elio Toaff, grand rabbin de Rome de 1951 à 2001. Celui-ci, a écrit le pape, était estimé de tous «pour son autorité morale, ainsi que pour sa profonde humanité».

«Je pense avec reconnaissance à son engagement généreux et à sa disponibilité sincère pour la promotion du dialogue et des relations fraternelles entre juifs et catholiques», a encore assuré le pape François avant d’évoquer «la rencontre mémorable avec saint Jean-Paul II à la synagogue de Rome», le 13 avril 1986.

Considéré comme l’autorité spirituelle et morale juive de référence en Italie depuis la Seconde Guerre mondiale, Elio Toaff était né le 30 avril 1915 à Livourne. Fils de rabbin, il avait étudié d’abord à Livourne, au collège rabbinique, puis à Pise, en droit.

Ami de Jean Paul II

A l’encontre de l’avis paternel, Elio Toaff était devenu rabbin. Grand rabbin d’Ancône de 1941 à 1945, il avait vécu l’invasion allemande du Nord de l’Italie avant d’entrer dans la résistance en 1943. Après la guerre, de 1946 à 1951, il était devenu grand rabbin de Venise, avant d’être élu grand rabbin de Rome en 1951. Il avait annoncé sa démission le 8 octobre 2001, à 86 ans. Riccardo Di Segni lui avait alors succédé.

Grand ami de Jean-Paul II, Elio Toaff faisait partie des rares personnes citées dans son testament. Lors de la première visite d’un pape à la grande synagogue de Rome, le 13 avril 1986, leur rencontre et leur étreinte avaient marqué le grand rabbin, lui donnant alors l’impression «qu’une nouvelle ère des rapports entre le judaïsme et le christianisme était née».

A son tour, Benoît XVI s’était rendu dans la synagogue de Rome en janvier 2010. Lors de cette visite, il avait salué Elio Toaff au pied de son domicile, dans le quartier du Ghetto. (apic/imedia/cd/mp)