Le pape François a ouvert la Journée mondiale des familles à la salle Paul VI | I.MEDIA
Vatican

Le pape inaugure la Rencontre mondiale des familles

«La vie familiale n’est pas une mission impossible !», a lancé le pape François en inaugurant la Rencontre mondiale des familles le 22 juin 2022 à Rome, avec quelque 4.500 participants venus des quatre coins de la planète.

Lors d’un festival où divers couples, dont des conjoints en concubinage ou des époux réconciliés après l’infidélité, ont raconté leur histoire, le pape a appelé les paroisses à être «des communautés qui soutiennent tout le monde à bras ouverts».

«Partez de votre situation réelle et, à partir de là, essayez de marcher ensemble», a exhorté le pontife, qui est arrivé dans la Salle Paul VI en fauteuil roulant sous les applaudissements de la foule où flottaient des drapeaux d’Argentine, du Pays-Bas, de Côte d’Ivoire. Toujours faire «un pas de plus, aussi petit soit-il», tel était le fil rouge de son discours, dans lequel le pape a réagi à chacun des cinq témoignages qui avaient précédé. 

«On ne se marie pas pour avoir l’’étiquette’ de catholiques, pour obéir à une règle, parce que l’Église le dit, ou pour faire une fête», a assuré l’évêque de Rome au premier couple, Luigi et Serena, parents de trois enfants, qui ont témoigné de leur volonté de se marier après des années de vie commune. »On se marie parce qu’on veut fonder le mariage sur l’amour du Christ, qui est solide comme un roc», a ajouté le pape, affirmant que «la famille n’est pas un bel idéal concrètement inaccessible».

Le pontife s’est adressé par la suite aux parents de Chiara Corbella (1984-2012), jeune italienne qui à l’âge de 28 ans choisit de mener à terme sa grossesse en sachant qu’elle lui serait fatale. Il a rendu hommage à celle qui voulut «préserver la vie de son enfant au prix de sa propre vie». Et de saluer aussi la «grande foi» de ses parents, Roberto et Maria Anselma, qui malgré l’épreuve ne sont pas devenus «des personnes abattues, désespérées et en colère contre la vie». 

Ne pas rester obsédé par le pire 

Le pape a évoqué aussi le témoignage de Paul et Germaine, deux Congolais mariés depuis 27 ans, qui ont raconté leur grave crise de couple, jusqu’au pardon et à la réconciliation. «Voir une famille se désagréger est un drame qui ne peut laisser indifférent. […] Et la plupart du temps, on ne sait pas quoi faire», a-t-il souligné. 

Mais, a affirmé le pape François, «même au milieu de la tempête, Dieu voit ce qu’il y a dans le cœur». Et, a-t-il noté, «le désir qui se trouve au fond du cœur de chacun, c’est que l’amour ne s’arrête pas, que l’histoire construite avec la personne aimée se poursuive, que les fruits qu’elle a produits ne se perdent pas. Tout le monde a ce désir. Personne ne veut un amour ›à court terme’ ou ›à durée déterminée’.» 

Alors qu’en grandissant, les enfants réalisent que les parents ne sont pas des «super héros», «tout-puissants» ni «parfaits», le pontife a estimé que le témoignage de Paul et Germaine était particulièrement important : «Vos enfants […] ont vu l’humilité de se demander pardon et la force que vous avez reçue du Seigneur pour vous relever de la chute. Ils ont vraiment besoin de cela!»

Malheur si les familles accueillantes venaient à manquer

Le pape a également salué le témoignage d’Iryna et Sofia, mère et fille ukrainiennes de Kiev accueillies en Italie par une famille de six enfants. Constatant que leur histoire de réfugiées de guerre faisait ressortir «le pire et le meilleur de l’homme», il a incité à «ne pas rester obsédé par le pire», mais à «valoriser le meilleur, le grand bien dont tout être humain est capable». 

Remerciant le couple qui les a accueillies, Pietro et Erika, l’évêque de Rome a estimé que l’hospitalité était «un charisme des familles, et surtout des familles nombreuses», qui «sont habituées à faire de la place aux autres». «Les familles sont des lieux d’accueil, et malheur si elles venaient à manquer ! Une société deviendrait froide et invivable sans des familles accueillantes», a alors affirmé le pontife. 

Enfin, le pape François a encouragé l’œuvre caritative fondée par la veuve de Luca Attanasio, ambassadeur italien tué en février 2021 en République démocratique du Congo. «La mission diplomatique de Luc est maintenant devenue une ›mission de paix’ de toute la famille», s’est-il réjoui, après que la mère de trois enfants a été longuement applaudie par la foule. 

Des provenances bigarrées

De nombreuses délégations nationales – formées d’une trentaine de personnes – se côtoyaient : Joséphine, mère de trois enfants, originaire du Ghana et venue d’Allemagne; Steven et Lucy, de San Francisco, et leurs quatre enfants, arborant fièrement le badge de la délégation américaine; Esther et Ximo, de Valencia en Espagne, émus de venir pour la première fois à Rome et de rencontrer le pape avec leurs trois enfants. 

«Nous avons été envoyés par notre évêque pour entendre les initiatives d’autres familles du monde et les apporter dans notre diocèse», ont confié à I.MEDIA Melissa et Rony, parents de quatre enfants, venus d’Halifax au Canada. Comme eux, pour beaucoup, la Rencontre des familles qui se poursuivra dans la Ville éternelle jusqu’à dimanche 26 juin, est une occasion d’échanges sur des sujets familiaux cruciaux, comme l’éducation, les réseaux sociaux, les épreuves conjugales. 

Quatre ans après la dernière Rencontre mondiale à Dublin en 2018, ce nouvel événement conclut l’année spéciale Amoris laetitia. (cath.ch/imedia/ak/mp)

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23 juin 2022 | 09:13
par I.MEDIA
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