Le cardinal polonais Stefan Wyszynski, ici avec le pape Jean Paul II, a été béatifié à Varsovie le 12 septembre 2021  | ©  Vatican Media
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Le pape invite les Polonais à suivre l'exemple du cardinal Wyszyński

Lors de son salut aux pèlerins polonais, au terme de l’audience générale du 4 mai 2022, le pape François a salué la mémoire du cardinal Wyszyński, primat de Pologne de 1948 à 1981, en évoquant la célébration, la veille, de la solennité de la Bienheureuse Vierge Marie, Reine de la Pologne, qui est fêtée avec ferveur dans le pays. Sans nommer explicitement l’Ukraine, le pape a fait allusion à la guerre actuelle qui a amené la Pologne à accueillir plus de quatre millions de réfugiés ukrainiens.

«À Jasna Góra vous avez fait mémoire du bienheureux cardinal Wyszyński, qui vous a appris à vous confier à Marie dans les moments les plus difficiles de votre histoire », a déclaré le pape François. «En suivant son exemple, confiez à la Vierge Marie le sort de votre patrie et la paix en Europe», a demandé le pontife aux fidèles polonais, dont le pays est particulièrement exposé au risque d’extension du conflit au-delà des frontières ukrainiennes.

Le pape François, qui s’était rendu en Pologne en juillet 2016 à l’occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) de Cracovie, a reçu de nombreuses personnalités polonaises ces dernières semaines, notamment le cardinal Stanisław Dziwisz, ancien secrétaire de Jean Paul II, Mgr Stanisław Gądecki, président de la conférence épiscopale, et le président de la République Andrzej Duda, qui l’a invité à venir en Pologne à la rencontre des réfugiés ukrainiens.

Trop complaisant vis-à-vis de Poutine ?

Mais dans l’opinion publique polonaise, la position du pape sur l’offensive russe en Ukraine demeure souvent perçue comme trop complaisante vis-à-vis de Vladimir Poutine. Les propos polémiques du pape François rapportés le 3 mai 2022 dans son échange avec le Corriere della Sera, sur les «aboiements de l’OTAN aux portes de la Russie», ont suscité un profond malaise en Pologne, car ils ont été interprétés par de nombreuses personnalités politiques et médiatiques comme une justification de la rhétorique de Moscou envers l’Occident.

Wyszyński, figure de la résistance au communisme

Le cardinal Stefan Wyszyński (1901-1981), fut archevêque de Varsovie et de Gniezno et primat de Pologne de 1948 à 1981. Confronté durant plus de trois décennies aux persécutions orchestrées par le régime communiste inféodé à Moscou, il a été créé cardinal par Pie XII en 1953 mais n’a formellement reçu la barrette cardinalice que quatre ans plus tard, après plusieurs périodes de détention. 

Son long service à la tête de l’Église polonaise fut marqué par des relations très complexes avec les dirigeants du pays, vis-à-vis desquels il parvint à obtenir quelques concessions en matière de liberté religieuse. Encore aujourd’hui, il est profondément admiré et respecté pour son combat à la fois spirituel et politique, qui a permis de maintenir une puissante piété populaire dans cette population pourtant bridée par un régime athée, et par une surveillance policière souvent intrusive dans les paroisses et les diocèses.

Il est décédé en mai 1981, 15 jours après la tentative d’assassinat contre son ami et compatriote Jean Paul II, qui avait pu lui parler par téléphone après s’être réveillé de son coma. L’ancien primat de Pologne a été béatifié à Varsovie le 12 septembre 2021, le jour de la célébration par le pape François de la messe de clôture du Congrès eucharistique international, à Budapest. (cath.ch/imedia/cv/be)  
Le cardinal polonais Stefan Wyszynski, ici avec le pape Jean Paul II, a été béatifié à Varsovie le 12 septembre 2021 | © Vatican Media
4 mai 2022 | 15:37
par I.MEDIA
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