Le pape souhaite «plus de rencontres» entre chrétiens et musulmans

Le pape François est revenu sur son périple à Bahreïn, du 3 au 6 novembre, lors de sa catéchèse prononcée place Saint-Pierre, le 9 novembre 2022. Parlant d’un voyage de «dialogue» et de «rencontre» dans un pays à très forte majorité musulmane, il a invité à l’établissement de relations plus fortes entre chrétiens et musulmans. 

«Le voyage à Bahreïn ne doit pas être considéré comme un voyage isolé», a insisté le pape François, situant son 39e voyage accompli dans le petit État du Golfe dans un plus vaste parcours «inauguré par saint Jean Paul II lorsqu’il s’est rendu au Maroc», en 1985. 

Cette première visite d’un pape à Bahreïn a cependant «représenté une nouvelle étape dans le cheminement entre les croyants chrétiens et musulmans», a-t-il confié. 

Lors de son périple de quatre jours dans le royaume sunnite, le pontife argentin a participé à la clôture d’un forum interreligieux sur le dialogue entre Orient et Occident rassemblant notamment des dizaines de leaders musulmans mais aussi des orthodoxes. Il a également rencontré en privé le grand imam d’al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, ainsi que le Conseil des sages musulmans que le cheikh égyptien préside. 

Construire des alliances fraternelles

Ce cheminement, a souligné le pape, n’est pas «pour confondre ou édulcorer la foi, mais pour construire des alliances fraternelles au nom du Père Abraham». Le pontife a fait part de son souhait «qu’entre chrétiens et musulmans, il y ait plus de rencontres, qu’il y ait des relations fortes, que chacun prenne l’autre plus à cœur».

Improvisant, le pape a précisé qu’un bon dialogue nécessitait que les interlocuteurs soient conscients de leur identité. «Si tu n’as pas d’identité, tu ne peux dialoguer», a-t-il insisté. 

Il a raconté avoir été touché par sa rencontre avec les étudiants de la Faculté du Sacré-Coeur, samedi, où des jeunes «chrétiens et musulmans» étudient ensemble. Ce fut pour lui «une grande leçon», a-t-il expliqué, assurant que «la rencontre fraternelle empêche les divisions idéologiques».

En conclusion de sa catéchèse, il a exhorté les chrétiens à garder un cœur «dilaté» et non «fermé» et à «nous dédier à la connaissance des autres». Le pape a bien précisé que ce dialogue avait besoin de toutes les parties. «Je donne la main mais si l’autre partie ne tend pas la main, cela ne sert pas», a-t-il souligné. (cath.ch/imedia/hl/bh)