France: Des prêtres apprennent à célébrer la messe selon le rite ancien

Le retour de la messe tridentine

Paris, 13 mai 2011 (Apic) Le Vatican a publié, le 13 mai 2011, un texte pour l’interprétation du motu proprio «Summorum pontificum» de 2007, qui prévoit notamment une formation au rite tridentin dans les séminaires. Le même jour, le quotidien catholique «La Croix» a livré une enquête sur des prêtres français qui ont accepté de se former, sans pour autant tourner le dos à l’esprit du concile Vatican II.

Ordonné en juin 2009, le Père Olivier Foulon célèbre une fois par mois la messe tridentine dans sa paroisse des Hauts-de-Seine. «Notre vicaire épiscopal cherchait des prêtres pour célébrer la messe selon la forme extraordinaire, dans le diocèse de Nanterre. Je l’ai fait comme un service et avec curiosité», explique ce prêtre de 31 ans, qui se dit heureux d’avoir pu ajouter une «corde à son arc». Le Père Foulon affirme avoir découvert «tout un monde»: «Pour le latin, je me débrouille. Ce sont plutôt tous ces gestes, ces moments de silence, inclinations et génuflexions qui m’ont demandé de l’investissement. Aujourd’hui encore, je dois répéter avant chaque célébration.»

Pour sa part, le Père assomptionniste Patrick Zago, âgé de 73 ans, célèbre à nouveau la «messe de son enfance»  par souci pastoral, dans le diocèse d’Évry ou à Lourdes. Il trouve tout de même cette célébration très chargée et avoue que la forme ordinaire semble mettre «mieux en évidence la Parole de Dieu».

Un net regain d’intérêt

Aucune formation spécifique n’étant dispensée dans les séminaires diocésains, le Père Foulon a suivi une formation intensive au monastère Notre-Dame de Triors (Drôme), un «lieu spécialisé». Selon «La Croix», une cinquantaine de candidats, en majorité âgés de moins de 45 ans, fréquenteraient chaque année les «cours» des abbayes traditionalistes françaises de Triors, du Barroux (Vaucluse), de Randol (Puy-de-Dôme) et de Fontgombault (Indre).

Toujours selon le quotidien catholique, ce regain d’intérêt pour le rite tridentin remonte aux années 1980 et s’est accru depuis 2007, avec la publication du motu proprio «Summorum pontificum», libéralisant l’usage de la forme extraordinaire du rite romain. L’abbé de Triors, Dom Hervé Courau, précise que la démarche des candidats est le plus souvent «personnelle et spirituelle». Il arrive parfois que des prêtres soient envoyés par leur évêque.

Dans le diocèse de Lyon, une structure inédite, la maison Sainte-Blandine, a aussi été mise en place en 2010, afin de former les futures générations de «prêtres motu proprio». Pour l’instant, un seul candidat a suivi le nouveau cursus, la plupart des prêtres attachés à la forme extraordinaire se trouvant dans les instituts dédiés et les diocèses ne voyant pas là une priorité.

Reste que, depuis 2007, les demandes de célébrations «extraordinaires» ont augmenté en France. Elles demeurent pourtant confinées dans 240 lieux. Et la plupart des prêtres qui disent la messe «extraordinaire» considèrent, malgré tout, que la forme ordinaire favorise davantage la participation de l’assemblée et évite de provoquer des tensions entre partisans ou non de la messe tridentine. (apic/lacroix/ch/fm/nd)

13 mai 2011 | 11:38
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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