Suisse: Des homosexuels allemands demandent le soutien des évêques contre ’kreuz.net’

Le site fondamentaliste catholique accusé d’homophobie

Fribourg,25 novembre 2012 (Apic) L’éditeur berlinois ’Bruno Gmünder’, spécialisé dans l’homosexualité masculine, s’est adressé aux conférences des évêques d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse (CES) afin d’obtenir leur soutien dans sa lutte contre le site internet fondamentaliste catholique de langue allemande ’kreuz.net’. Walter Müller, porte-parole de la CES, a confirmé à l’Apic avoir reçu cette demande le 23 novembre 2012.

Le site kreuz.net qui porte le sous-titre de «nouvelles catholiques» s’est fait connaître notamment par ses propos homophobes et antisémites ainsi que par ses attaques régulières contre les évêques jugés trop libéraux ou encore les protestants.

En octobre dernier, l’éditeur Gmünder a promis une récompense de 15’000 euros à toute personne susceptible d’identifier les auteurs de ’kreuz.net’ qui se cachent derrière l’anonymat d’internet. Cette démarche a permis d’identifier quelques prêtres en Allemagne, en Autriche et en Suisse. Selon les premiers éléments d’enquête, si ces prêtres ont été ou sont des collaborateurs occasionnels de ’kreuz.net’, ils n’en seraient ni les instigateurs, ni les responsables. Le site se cache derrière une case postale en Californie, mais ses auteurs seraient des prêtres autrichiens. ’Kreuz.net’ semble en tous les cas disposer de sources internes à l’Eglise.

Les évêques de langue allemande n’ont pas attendu l’intervention de l’éditeur Bruno Gmünder pour dénoncer le caractère inacceptable des propos tenus sur ’kreuz.net’ et souhaiter sa fermeture. En aucun cas un tel site ne peut se prétendre catholique, avait notamment relevé le cardinal archevêque de Vienne Christoph Schönborn, une des cibles favorites du site. Mais jusqu’à présent aucune des trois conférences épiscopales d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse ne s’est encore prononcée en tant que telle.

«L’expression extrême de l’homophobie de l’Eglise»

La question de ’kreuz.net’ ne figure certes pas à l’ordre du jour de la prochaine assemblée de la Conférence des évêques suisses au début décembre, a relevé Walter Müller. Mais il est probable que les évêques en parlent entre eux.

La situation est cependant assez délicate pour les évêques, car la campagne «Stoppt kreuz.net», lancée par l’éditeur Gmünder, affirme que des ecclésiastiques de haut rang se trouvent derrière ’kreuz.net’ et que la Conférence des évêques allemands se mure dans une attitude défensive en préférant fermer les yeux et ne rien dire. Selon la campagne, la haine des homosexuels exprimée par ’kreuz.net’ ne serait que la version extrême de l’homophobie régnant dans l’Eglise officielle. (apic/bal/mp)