«L'économie a réduit l'homme à des chiffres»

Créée pour servir l’homme, l’économie actuelle l’a réduit à des «chiffres» et des «statistiques», a estimé le pape François devant les membres fondateurs de la Fédération européenne des banques alimentaires. Le pape les recevait en audience le 18 mai 2019 à l’occasion des trente ans d’anniversaire de la fondation de sa branche italienne, dans la salle du Consistoire du Palais apostolique du Vatican.

Le gaspillage constitue le signe d’un désintérêt pour les choses et une indifférence envers ceux qui manquent de nourriture, a estimé le pontife. En d’autres termes, «jeter de la nourriture signifie jeter des gens», a-t-il insisté. En luttant contre la faim, les membres de la banque alimentaire se mettent donc au service de la dignité humaine. Ils se rassemblent non pas pour «leurs intérêts» mais bien pour satisfaire ceux dans le besoin.

Selon le pape, l’économie a tant besoin de cet état d’esprit. En effet, dans le monde actuel, la volonté de gagner à tout prix va de pair avec une «fragilité intérieure» et une perte de sens. Alors que certaines personnes sont privées de travail, d’autres sont réduites à des rythmes inhumains, a-t-il constaté. Créée pour servir l’homme, l’économie actuelle «l’asservit». Dans la sphère professionnelle, les personnes sont selon lui devenues des «chiffres» et des «statistiques», a-t-il déploré.

Face à ce constat, il ne s’agit pas de rêver d’un retour au passé, a estimé le successeur de Pierre, mais au contraire de s’engager dans des chemins «sains» et «solidaires». L’évêque de Rome a ainsi plaidé pour des modèles de croissance fondés notamment sur l’économie circulaire, soit des modèles qui se soucient du «bien de tous». (cath.ch/imedia/cg/pp)

Créée pour servir l'homme, l'économie actuelle l'a réduit à des «chiffres» et des «statistiques», a estimé le pape François | DR
19 mai 2019 | 10:03
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture: env. 1 min.
Economie (116)
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