La vieille ville de Zurich, hérissée de ses clochers protestants et catholiques (Photo: Barbara Ludwig, 2014)
Suisse

L'Eglise réformée de Zurich a mal à ses logements

Le règlement de l’immobilier de l’association des collectivités ecclésiastiques réformées de la ville de Zurich fait débat. Entre les défenseurs d’un rendement stable et les partisans d’une politique du logement beaucoup plus sociale les discussions sont vives au sein de l’Eglise protestante.

L’administration centrale de l’Eglise réformée de la ville de Zurich (ZKP) a indiqué dans communiqué du 29 mars 2018 vouloir revoir son règlement immobilier, rapporte le magazine réformé Bref. Elle réagit ainsi aux critiques au sein de l’Eglise mais aussi dans le monde politique.

La fait que ce règlement soit rediscuté est un signe positif pour Hannes Lindenmeyer, président de la paroisse d’Aussersihl. Il faut espérer que l’Eglise ne s’oriente pas exclusivement sur les loyers du marché. «Les cures sont effectivement des biens immobiliers attractifs, mais cela ne signifie pas que l’on ne puisse pas y accueillir par exemple des réfugiés», explique le principal opposant, qui n’exclut pas la possibilité de lancer un référendum ou une initiative.

Postulat vert au parlement communal

L’affaire a également rebondi au plan politique avec un postulat de Balz Bürgisser. Cet élu vert au parlement communal demande que l’Eglise protestante s’engage à fournir au moins un tiers de ses logements à loyer modéré sans chercher de profit. Le règlement de la ville de Zurich exige que la commune s’engage à augmenter à un tiers nombre des logements bon marché. L’Eglise protestante devrait également s’y tenir, explique-t-il.

«Nous ne sommes pas des spéculateurs»

Le président du comité de l’association des collectivités ecclésiastiques, Andreas Hurter, a réagi de manière irritée à ces critiques. «Je ne comprends absolument pas que l’on puisse nous reprocher de faire de la spéculation. Dans le règlement, nous précisons justement que nous voulons examiner le système des loyers du marché en rapport avec les valeurs vécues en Eglise. On ne pense pas par là à un rendement maximum. Peut-être le mot loyers du marché est-il trop connoté?» Andreas Hurter rejette cependant l’idée de renoncer partiellement à tout rendement pour n’exiger que la couverture des coûts. «Avec les revenus des loyers, nous finançons aussi les activités de l’Eglise.»

Il s’étonne aussi de la proposition des Verts. «L’Eglise est propriétaire de ces biens et prend tout à fait au sérieux sa responsabilité sociale. Pourquoi sa stratégie doit-elle faire l’objet d’un débat au parlement communal?» conlut-il. (cath.ch/bref/mp)

La vieille ville de Zurich, hérissée de ses clochers protestants et catholiques
9 avril 2018 | 11:37
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
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