Le pape François, avec à ses côtés le cardinal Marc Ouellet, a prononcé un discours fort en ouverture du symposium sur le sacerdoce | © KEYSTONE/MAXPPP/Riccardo De Luca
Vatican

Les moments forts du discours du pape sur le sacerdoce

S’exprimant devant les participants au Symposium sur le sacerdoce, qui s’est ouvert au Vatican le 17 février 2022, le pape François a développé une longue méditation sur les «proximités» que les prêtres doivent assumer pour vivre sereinement leur ministère. L’agence I.MEDIA a sélectionné dix extraits particulièrement significatifs.

Amitiés et célibat sacerdotal

«Je m’efforce de dire que là où fonctionne la fraternité sacerdotale, la proximité entre les prêtres, là où il y a des liens de véritable amitié, il est aussi possible de vivre avec plus de sérénité le choix du célibat. Le célibat est un don que l’Église latine conserve, mais il est un don qui, pour être vécu comme sanctification, nécessite des relations saines, des rapports d’estime véritable qui trouvent leurs racines dans le Christ. Sans amis et sans prière, le célibat peut devenir un poids insupportable et un contre-témoignage à la beauté même du sacerdoce.»

La vie de prière des prêtres

«De nombreuses crises sacerdotales ont pour origine une vie de prière pauvre, un manque d’intimité avec le Seigneur, une réduction de la vie spirituelle à une simple pratique religieuse. Je me souviens de moments importants de ma vie où cette proximité avec le Seigneur a été décisive pour me soutenir. Sans l’intimité de la prière, de la vie spirituelle, de la proximité concrète avec Dieu à travers l’écoute de la Parole […], le prêtre n’est, pour ainsi dire, qu’un travailleur fatigué qui ne jouit pas des bienfaits des amis du Seigneur.»

«Sans une relation sérieuse avec le Seigneur, notre ministère devient stérile»

La prière, un signe d’amour filial

«Trop souvent, la prière est pratiquée dans la vie sacerdotale uniquement comme un devoir, en oubliant que l’amitié et l’amour ne peuvent être imposés comme une règle extérieure, mais sont un choix fondamental du cœur. Un prêtre qui prie reste, radicalement, un chrétien qui a pleinement compris le don reçu au baptême. Un prêtre qui prie est un fils qui se souvient continuellement qu’il est un fils et qu’il a un Père qui l’aime. Un prêtre qui prie est un fils qui se fait proche du Seigneur.»

La relation personnelle avec Dieu

«Sans une relation sérieuse avec le Seigneur, notre ministère devient stérile. […] Comme ce fut le cas pour le Maître, vous passerez par des moments de joie et de noces, de miracles et de guérisons, de multiplication des pains et de repos. Il y aura des moments où vous pourrez être loués, mais il y aura aussi des moments d’ingratitude, de rejet, de doute et de solitude, au point de dire: ‘Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?’ (Mt 27,46).»

Le danger spirituel de l’activisme

«Il est difficile de renoncer à l’activisme, car ce n’est pas la paix qui vient immédiatement dans le cœur lorsque l’on cesse d’être occupé, mais la désolation. Et pour ne pas entrer dans la désolation, on est prêt à ne jamais s’arrêter. C’est pourtant précisément en acceptant la désolation qui vient du silence, du jeûne d’activités et de paroles, du courage de s’examiner sincèrement, que tout reçoit une lumière et une paix qui ne reposent plus sur nos propres forces ni sur nos capacités.»

La crise des vocations

«D’authentiques vocations naissent là où il y a de la vie, de la ferveur et un désir d’apporter le Christ aux autres. Même dans les paroisses où les prêtres ne sont pas très engagés ni joyeux, c’est la vie fraternelle et fervente de la communauté qui suscite le désir de se consacrer entièrement à Dieu et à l’évangélisation, surtout si cette communauté vivante prie avec insistance pour les vocations et a le courage de proposer un chemin de consécration spécifique à ses jeunes.»

Le discernement vocationnel

«Notre vocation est avant tout une réponse à Celui qui nous a aimés le premier […]. Chacun, en regardant sa propre humanité, sa propre histoire, son propre caractère, ne doit pas se demander si un choix de vocation convient ou non, mais si, en conscience, cette vocation révèle en lui ce potentiel d’amour qu’il a reçu le jour du baptême.»

«Le prêtre passe dans sa vie par différentes conditions et différentes phases»

La tentation d’un «sacerdoce sans baptême»

«La vie d’un prêtre est avant tout l’histoire de Salut d’un baptisé. Nous ne devons jamais oublier que toute vocation spécifique, y compris celle de l’ordre, est accomplissement du baptême. La tentation est toujours grande de vivre un sacerdoce sans baptême, c’est-à-dire sans se rappeler que le premier appel est celui à la sainteté.»

La proximité concrète et non l’intellectualisme

«Devant la tentation de nous enfermer dans des discours et des discussions interminables sur la théologie du sacerdoce ou sur les théories de ce qu’il devrait être, le Seigneur regarde avec tendresse et compassion et offre aux prêtres les repères à partir desquels ils peuvent reconnaître et maintenir vivante l’ardeur pour la mission: proximité, proximité avec Dieu, avec l’évêque, avec les frères prêtres et avec le peuple qui leur a été confié.

Les crises personnelles

«Le prêtre passe dans sa vie par différentes conditions et différentes phases. Je suis passé moi-même par diverses conditions et phases, et, en ›ruminant’ les motions de l’Esprit, j’ai constaté que dans certaines situations, y compris dans les moments d’épreuve, de difficulté et de désolation, lorsque je vivais et partageais le vécu, d’une certaine manière, la paix demeurait.» (cath.ch/imedia/cv/rz)          

Le pape François, avec à ses côtés le cardinal Marc Ouellet, a prononcé un discours fort en ouverture du symposium sur le sacerdoce | © KEYSTONE/MAXPPP/Riccardo De Luca
17 février 2022 | 14:39
par I.MEDIA
Temps de lecture: env. 4 min.
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