Mexique: Au Chiapas, les Mayas peuvent désormais célébrer la messe dans leur langue

Les sacrements en langues tzotzil et tzeltal autorisés

San Cristobal de Las Casas, 9 octobre 2013 (Apic) Les descendants des Mayas au Chiapas, province méridionale du Mexique, pourront désormais célébrer la messe dans leur langue maternelle. Les prêtres pourront baptiser, confirmer et confesser dans les langues tzotzil et tzeltal, un usage que vient d’autoriser le pape François.

Les Indiens du Chiapas pourront également se marier à l’église en utilisant leur langue maternelle. Le pape François a approuvé les traductions de textes liturgiques en tzotzil et tzeltal, deux langues utilisées dans cette région frontalière avec le Guatemala, a révélé Mgr Felipe Arizmendi Esquivel, évêque de San Cristobal de Las Casas.

Les traductions dans ces langues indigènes, des langues d’origine maya parlées par près de 650’000 personnes, concernent les prières durant la messe, les cérémonies de mariage, de baptême, de confirmation, les confessions, les ordinations sacerdotales et l’onction des malades.

Reconnaissance du travail d’inculturation

Mgr Arizmendi a déclaré qu’il a fallu près de 8 ans pour traduire les textes qui seront utilisés dans son diocèse et dans l’archidiocèse voisin de Tuxtla Gutierrez. La messe était célébrée, ces années passées, dans le diocèse de San Cristobal de Las Casas avec l’assistance de traducteurs, sauf durant les homélies. Les deux groupes ethniques du Chiapas sont les tout premiers Indiens du Mexique à recevoir cette permission. L’évêque a souligné que ce geste est un «signal que le pape veut que nous soyons plus près de nos populations».

L’évêque de San Cristobal de Las Casas a ajouté que cette autorisation est «une reconnaissance du travail que nous avons fait dans notre diocèse pour le tzeltal, qui s’utilise seulement entre nous, et pour le tzotzil, qui est également utilisé dans l’archidiocèse de Tuxtla Gutierrez». Ces textes ont été revus par des spécialistes de la Conférence épiscopale mexicaine (CEM), avant d’être présentés en séance plénière des évêques, puis transmis à Rome pour être approuvés par les Congrégations pour le Culte divin et la Doctrine de la foi.

Une «source de grande joie et d’espérance pour notre peuple»

Après toutes ces révisions, a ajouté Mgr Arizmendi Esquivel, le dernier mot est revenu au pape pour l’approbation définitive, ce qui est «une source de grande joie et d’espérance pour notre peuple, car cela signifie que sa langue est reconnue par l’Eglise et que l’on peut l’utiliser dans les célébrations en toute sécurité, à la fois sur les plans doctrinal et culturel».

La messe était déjà célébrée en tzeltal et en tzotzil à l’époque de Mgr Samuel Ruiz García, le fameux «évêque des Indiens du Chiapas», mais on n’utilisait pas toujours tous les textes liturgiques, seulement des parties. Cela fait 50 ans que l’Eglise a commencé ce mouvement d’inculturation, à savoir que l’Evangile, la liturgie, la Bible se lisent non seulement dans les idiomes des populations locales, mais également en tenant compte «de leurs rites et symboles qui sont si importants». Le diocèse de San Cristobal de las Casas, un des plus anciens du pays, fondé en 1539, compte près de 2 millions d’habitants, dont un peu moins des deux tiers se déclarent Indiens, appartenant à cinq ethnies différentes. (apic/com/cns/be)

9 octobre 2013 | 16:49
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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