Liban: les évêques maronites souhaitent un rapide retour au pays des réfugiés syriens

Les évêques maronites du Liban, à l’issue de leur réunion mensuelle au siège du patriarcat maronite à Bkerké, ont appelé une nouvelle fois, mercredi 1er novembre 2017, à un retour rapide des déplacés syriens dans leur pays. Ils estiment que les réfugiés syriens, qui sont près de 1,5 million au Liban, sont devenus «un lourd fardeau» pour le pays.

Les prélats maronites affirment que «chaque jour qui passe sans solution pour un retour sécurisé des réfugiés porte atteinte à leur dignité et au futur de leur pays». Ils souhaitent que les autorités politiques libanaises et internationales «ne ménagent aucun effort pour accélérer le retour chez eux des réfugiés syriens» de manière également à ce qu’ils puissent contribuer à la reconstruction de leur propre pays.

Un million et demi de réfugiés syriens

«Si cette crise se poursuit, une génération entière risque de voir le jour sans identité nationale», ont mis en garde les évêques, dans un communiqué lu à l’issue de leur réunion mensuelle. «Le déplacement a d’importants effets sur les Syriens, surtout ceux qui sont nés sur le territoire libanais», ajoutent les évêques. Chaque jour de retard dans leur retour, dans des conditions sûres et garanties par la communauté internationale, éloigne les réfugiés de leur dignité nationale et de leur futur», selon le communiqué cité le 1er novembre par le quotidien L’Orient-Le Jour.

Depuis 2011, plus d’un million de déplacés syriens se sont enregistrés auprès de l’ONU au Liban, mais leur nombre dépasse ce chiffre. Le ministre libanais de l’Education et de l’Enseignement supérieur, Marwan Hamadé, souligne pour sa part que le Liban accueille environ un million et demi de réfugiés syriens, dont 400’000 mille élèves et étudiants, suite au conflit en cours en Syrie depuis 2011.

400’000 mille élèves et étudiants

Le président de la République libanaise Michel Aoun, qui s’entretenant lundi 16 octobre dernier avec les ambassadeurs des pays membres permanents du Conseil de Sécurité, de l’Union européenne, de l’ONU et de la Ligue arabe, a exposé devant les diplomates les périls provoqués par le maintien de la présence des réfugiés syriens au Liban. «Des périls politiques, économiques et sécuritaires, qui pourraient affecter de même la main d’œuvre libanaise, étant donné que le taux du chômage a augmenté significativement au Liban».

Michel Aoun a estimé qu’il y avait désormais des zones non affectées par les combats en Syrie, ainsi que des zones calmes où pourraient se rendre les réfugiés. Il a demandé aux organisations internationales qui assistent les réfugiés de ne point intimider ceux qui ont la volonté de rentrer en Syrie, tant que ce retour est volontaire, rapporte l’agence d’information officielle libanaise ANI.

«Ingratitude vis-à-vis de l’hospitalité reçue»

Le 30 septembre 2017, le patriarche maronite Bechara Raï estimait déjà que les réfugiés syriens devaient rentrer chez eux, tout comme Hassan Nasrallah, chef du puissant parti chiite Hezbollah. Le Liban connaît, dans certains secteurs de la population, un fort ressentiment anti-syrien.

L’implication croissante de réfugiés dans un nombre de crimes et délits commis dans le pays d’accueil alimente actuellement l’impatience de la population libanaise vis-à-vis des réfugiés syriens, note l’agence d’information vaticane Fides.

Les délits commis par ces derniers représentent par ailleurs «une grave manifestation d’ingratitude vis-à-vis de l’hospitalité reçue», notamment parce qu’ils font croître encore l’hostilité diffuse vis-à-vis de tous les Syriens innocents ayant été contraints à abandonner leur terre pour fuir la violence, trouvant refuge dans un pays où leurs vies et leur dignité étaient protégées, rappelaient déjà les évêques maronites au cours de leur réunion mensuelle du 4 octobre à Bkerké, sous la présidence du patriarche d’Antioche des maronites, le cardinal Bechara Boutros Raï. (cath.ch/imedia/orj/be)

Des millions de Syriens ont fui à l'étranger Camp de réfugiés syriens à Zahlé, dans la plaine libanaise de la Bekaa | © Jacques Berset
2 novembre 2017 | 17:05
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 3 min.
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