Évêques maronites: «L'escalade de la guerre a contaminé le Liban»

Au Moyen-Orient, la guerre entre le Hamas et Israël touche maintenant le Liban, accentuant les risques d’une situation déjà transformée en «bombe à retardement» par la présence insoutenable de plus d’un million de réfugiés syriens sur le sol libanais, rapporte l’agence Fides.

Les évêques de l’Église maronite, réunis le 3 janvier 2024 au siège patriarcal de Bkerké, tirent la sonnette d’alarme, rapporte Fides, organe d’information des Œuvres Pontificales Missionnaires.

«L’escalade a déjà fait, au Sud-Liban, des victimes et des blessés parmi les habitants de la région, ainsi que des destructions massives dans plusieurs localités, sans parler de l’utilisation de bombes au phosphore qui ont brûlé des espaces verts», soulignent les évêques dans une déclaration en neuf points, publiée à l’issue de la réunion.

Élire un nouveau président

«Cette escalade a atteint [le 2 janvier 2024, ndlr] la banlieue sud de Beyrouth», poursuit le communiqué, en référence directe à l’attaque qui a secoué un quartier fief du parti chiite libanais Hezbollah et tuant, entre autres, le ‘numéro 2’ du Hamas Saleh el-Arouri.

En premier lieu, les évêques maronites demandent aux députés nationaux «de remplir leur obligation constitutionnelle» en élisant un nouveau président de la République, «sauvant ainsi le pays de l’effondrement et de l’instabilité».

Mettre en œuvre la résolution 1701

Concernant la guerre en Terre Sainte, l’épiscopat maronite appelle à «un cessez-le-feu définitif» à des négociations entre les parties impliquées sur la base de la «solution à deux États».

Face à l’escalade du conflit dans les zones proches de la frontière israélo-libanaise, les évêques demandent aux «amis du Liban dans le monde» de «contribuer efficacement à la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité [des Nations unies adoptée en 2006, ndlr], seul moyen de mettre fin à l’agression israélienne et de définir un cadre clair et efficace pour la paix au Sud-Liban».

Le «fardeau» des réfugiés syriens

Les prélats maronites tirent la sonnette d’alarme sur les problèmes liés à la forte présence de réfugiés syriens sur le territoire libanais. «Les recherches effectuées par les forces militaires et de sécurité ont montré que les personnes déplacées sont en possession de munitions et d’armes sophistiquées. Il s’agit d’une bombe à retardement qui représente une véritable menace pour les Libanais».

L’Église maronite demande donc aux autorités nationales et supranationales de «prendre des dispositions sérieuses et adopter les mesures diplomatiques et politiques nécessaires pour libérer le Liban de ce fardeau qui pèse sur sa démographie, son économie et son équilibre». (cath.ch/fides/gr)