Université Laval, Québec  Gilles Routhier, doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses   (Photo: Jacques Berset)
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L'Université Laval, à Québec, dispose désormais d'une chaire «Jeunes et religions»

Québec, 12 mai 2015 (Apic) L’Université Laval, une des plus grandes universités au Canada, basée dans la ville de Québec, offre désormais une chaire de leadership en enseignement (CLE) intitulée «Jeunes et religions». Cette nouvelle CLE au sein de la Faculté de théologie et de sciences religieuses a pour objectif de mieux comprendre les rapports que les jeunes de 12 à 30 ans entretiennent avec les traditions religieuses, en particulier celles du christianisme.

La nouvelle chaire, en place depuis le mois d’avril, est chargée d’explorer l’univers culturel, spirituel et religieux des jeunes. 14 congrégations religieuses de la région de Québec vont appuyer cette chaire ces cinq prochaines années pour un montant de quelque 250’000 francs suisses.

Dans «Le Fil», le journal de l’Université Laval, la journaliste Renée Larochelle relève que les jeunes catholiques québécois n’assistent peut-être plus à la messe du dimanche (à peine 5% le faisaient en 2000, selon des statistiques), mais cette désertion ne signifie pas pour autant qu’ils aient cessé toute pratique religieuse ou encore que la religion ne les intéresse pas.

La foi catholique n’est pas éteinte chez les jeunes

Au lieu des grands temples, ils privilégient des lieux plus conviviaux et intimes pour discuter autour d’un texte biblique. Il arrive aussi que des petites communautés et des groupes de réflexion se forment, avec pour seul but de permettre aux membres de vivre leur foi et de se sentir moins isolés.

Ce sont des exemples que donne Jean-Philippe Perreault, titulaire de la nouvelle chaire «Jeunes et religions», pour montrer que la foi catholique n’est pas éteinte chez les jeunes. Inaugurée le 2 avril 2015, les objectifs de cette chaire visent à mieux comprendre les rapports que les jeunes entretiennent avec les traditions religieuses, et à explorer leur univers culturel, spirituel et religieux.

La pratique religieuse catholique est en fort déclin

Au Québec, six millions de personnes s’identifient toujours à la religion catholique, mais la pratique religieuse catholique est en fort déclin. Si les Québécois s’identifient toujours en aussi grand nombre à la religion catholique, c’est parce qu’elle fait partie du patrimoine culturel de la belle province. La pratique dominicale a certes considérablement baissé, mais par contre, certaines pratiques religieuses demeurent, comme le baptême, le mariage et les funérailles.

«Le rapport des jeunes à la religion est un indicateur de l’état d’une société», confie Jean-Philippe Perreault. En effet, on peut se demander ce qui se cache au-delà de l’intérêt ou du désintérêt pour la religion. S’agit-il d’une réelle indifférence? Comment les jeunes reçoivent-ils et s’approprient-ils l’héritage religieux qu’on veut leur transmettre? «Qu’ils soient éloignés ou proches des traditions religieuses, ils cherchent tous la même chose, au fond: être heureux et s’épanouir».

Selon Gilles Routhier, doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval, l’originalité de cette nouvelle chaire est qu’elle abordera la question à partir du point de vue de la réception. «La Faculté a déjà une chaire de leadership en enseignement qui porte sur l’éducation de la foi, souligne-t-il. Nous trouvions qu’il était important d’examiner, cette fois, par quels chemins les jeunes reçoivent les héritages religieux».

«Quant à la désaffection des jeunes pour la religion, il faudrait vivre sur la planète Mars pour ne pas s’en rendre compte. Mais une fois qu’on a dit ça, est-ce qu’on a tout dit?, s’interroge le doyen. «Des enquêtes montrent que ce n’est pas parce qu’on ne trouve pas les jeunes dans les églises qu’ils n’ont pas de pratiques religieuses ou des pratiques qui s’y apparentent».

Des approches novatrices

Cette nouvelle chaire de leadership en enseignement – la quatrième créée à la Faculté de théologie et de sciences religieuses au cours des dernières années – devrait permettre à la Faculté d’assurer, à travers tout le Québec, la formation de personnes désireuses d’intervenir dans le domaine de la formation spirituelle et religieuses des jeunes. Elle rendra aussi possible la mise en œuvre d’approches novatrices, notamment des stages d’observation et d’intervention et des recherches inédites sur l’univers spirituel et religieux des jeunes, car la socialisation religieuse des jeunes représente un enjeu crucial pour les Eglises, particulièrement la transmission de l’héritage religieux à la nouvelle génération qui s’en détache. (apic/com/be)

Université Laval, Québec Gilles Routhier, doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses
12 mai 2015 | 13:52
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 3 min.
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