Manifestation monstre contre le «mariage pour tous» en Italie

Des centaines de milliers de personnes venues de toute l’Italie se sont rassemblées samedi 30 janvier 2016 à Rome, au Cirque Maxime, pour manifester contre le «mariage pour tous» dans ce lieu historique et symbolique de la capitale italienne.

Ce grand rassemblement d’opposition au projet de loi sur les unions civiles pour les couples de même sexe et qui permettra l’adoption pour ces mêmes couples des enfants du conjoint, avait été appelé par divers milieux, notamment catholiques, à l’occasion du «Family Day».

L’Eglise invite à manifester

Le 25 janvier, le cardinal Bagnasco, président de la Conférence épiscopale italienne, avait prononcé un discours à l’occasion d’une réunion du Conseil épiscopal permanent, dans lequel il réaffirmait que les enfants n’étaient pas un droit. La mobilisation de samedi avait lieu deux jours après le début de l’examen du texte au Sénat.

Parmi les manifestants, on notait la présence de nombreux laïcs catholiques, des représentants des diocèses, des associations familiales catholiques, des mouvements d’Eglise très présents dans la Péninsule, ainsi que des religieuses, des religieux, des prêtres et des politiciens de l’opposition.

«Nous défendons nos enfants»

Porte-parole du Comité «Nous défendons nos enfants», Massimo Gandolfini a affirmé au micro, sur la scène du Cirque Maxime, qu’il ne voulait marginaliser personne, ne mettre personne dans un ghetto, ne manquer de respect à personne, «mais dire clairement que le tissu de la nation, ce sont ces familles, et ces familles doivent être soutenues».

Soulignant que «nous sommes tous nés d’un homme et d’une femme», il a souligné que «cela signifie une société naturelle; les autres formes de soi-disant familles vont briser au plus profond la structure même de l’Homme».

L’Italie est «un phare de civilisation»

Simone Pillon, du comité organisateur de la manifestation, a exigé que le projet de loi soit retiré. Le signal fort venant de cette place est qu’»un enfant doit grandir avec sa maman et son papa, rien de plus!», a-t-il lancé. Il a déclaré refuser non seulement l’adoption d’un enfant d’un des membres du couple homosexuel, mais a également rejeté toute idée d’union homosexuelle, affirmant qu’en ce moment, l’Italie est «un phare de civilisation».

L’Italie est le dernier grand pays européen à ne pas avoir légiféré sur l’union civile des couples homosexuels. Le président du Conseil Matteo Renzi avait promis que la loi serait adoptée avant la fin de l’année dernière, mais il s’est heurté à une résistance bien plus forte au sein de sa coalition gouvernementale que pour les autres réformes qu’il a entreprises. Matteo Renzi affirme vouloir passer outre l’opposition de nombreux catholiques italiens, même si 36 parlementaires de sa formation politique, le Parti démocrate, lui demandent de faire machine arrière sur la question de l’adoption de l’enfant d’un conjoint, en cas d’union homosexuelle.

Les manifestants espèrent faire reculer le «mariage pour tous»

Le texte a été présenté la semaine dernière au Parlement et devrait faire l’objet d’un vote en février, mais le gouvernement est lui-même profondément divisé sur cette question. Les adversaires du «mariage pour tous» espèrent donc le faire reculer, comme cela a été le cas à plusieurs reprises par le passé.

Ce rassemblement faisait suite à celui des partisans de la loi sur «l’union civile», qui avaient manifesté la semaine précédente. Plusieurs responsables gouvernementaux, dont le ministre de l’Intérieur Angelino Alfano, membre du Nouveau Centre droit, partenaire minoritaire de la coalition, ont participé à la manifestation de samedi. Le pape François lui-même avait récemment rappelé que la famille traditionnelle est «la famille que souhaite Dieu». (cath.ch-apic/radvat/com/be)

Family Day à Rome le 30 janvier 2016
30 janvier 2016 | 23:20
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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