Le Mexique est l'un des pays les plus touchés par la pandémie de coronavirus | © Eneas de Troya/Flickr/CC BY 2.0
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Mexique: en janvier, un prêtre par jour mort du Covid

Selon des derniers chiffres, le Covid-19 a fait des ravages, au mois de janvier 2021, dans le clergé mexicain. Des prêtres témoignent des dégâts causés par la désinformation et la mauvaise gestion de la pandémie par le gouvernement.

Selon le rapport n°16 du Centre catholique multimédia (CCM) du Mexique, 172 prêtres, 5 Eveques, 10 diacres et 7 religieux sont morts du Covid-19 depuis le premier cas dans le pays, en avril 2020, jusqu’au 31 janvier 2021, rapporte le 15 février l’agence d’information vaticane Fides. Janvier a ainsi constitué le mois le plus mortel pour les prêtres et les religieux, au Mexique. En moyenne, un prêtre est mort chaque jour de la maladie et les infections ont explosé au sein du clergé. D’avril à décembre 2020, le nombre mensuel de morts parmi les représentants de l’Eglise a été de 12,5.

L’Eglise et l’Etat en cause

La Conférence épiscopale du Mexique (CEM) a diffusé une série d’avis invitant à la prudence et au respect des protocoles de sécurité. Le 13 février seulement, la CEM a publié un commentaire sur la situation terrible que connaît le Mexique au niveau du service ecclésial, écrit Fides. «Près d’un an après le début de cette tempête, je me rends compte que les protocoles de prévention sont toujours les mêmes, remarque le prêtre mexicain Octavio Perez Ramirez. Et que s’est-il passé? Pourquoi le nombre de contaminations quand j’ai célébré la dernière messe en présence de fidèles, le 14 mars 2020, était de 24, et que maintenant que je célèbre face à mon smartphone, les cas sont passés à près de deux millions, et que près de 170’000 personnes sont mortes?».

S’occuper des personnes plutôt que d’un «complot»

Pour le Père Ramirez, «la désinformation ou, au-delà, la sur-information diffusées sans ligne directrice» par les autorités de l’Eglise, «nous ont portés à l’irresponsabilité». Le prêtre admet que l’Eglise n’est pas seule en cause et que la gestion de la pandémie a également été mauvaise de la part du gouvernement. Mais il appelle les clercs à agir avec raison dans cette crise. «Ce n’est pas le moment de chercher un coupable mais d’agir. Ce n’est pas le moment de faire des hypothèses pour savoir si le virus est un complot politique et économique. C’est plutôt le moment d’avoir la sensibilité du Bon Samaritain, de compatir avec ceux qui souffrent et d’éviter de passer à côté des besoins des personnes atteintes», exhorte l’homme d’Eglise. (cath.ch/fides/rz)

Le Mexique est l'un des pays les plus touchés par la pandémie de coronavirus | © Eneas de Troya/Flickr/CC BY 2.0
15 février 2021 | 17:00
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
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