Aux côtés du Pape François, le cardinal Fridolin Ambongo, archévêque de Kinshasa (RD Congo) et président du Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et Madagascar | © Sceam
Dossier

Mgr Ambongo: «Le Synode ne va pas résoudre des problèmes particuliers»

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Le Synode sur l’avenir de l’Église ne va pas «apporter des solutions à tous les problèmes» mais il «va définir la nouvelle manière» pour l’Église de les aborder, a confié le cardinal Fridolin Ambongo Besungu lors d’un point presse au Vatican le 7 octobre 2023.

«Ce synode n’est pas comme les trois autres auxquels j’ai participé», a confié d’emblée l’archevêque de Kinshasa, trois jours après l’ouverture de la première session romaine du Synode sur l’avenir de l’Église. Auparavant, a-t-il expliqué, «on savait plus ou moins comment les choses allaient se terminer…. Mais celui-ci: ›Non’!». Qualifiant ce moment d’«historique», le prélat de 63 ans a assuré qu’il n’y avait «pas d’agenda» porté par les participants, mais bien une volonté d’écouter «la volonté de Dieu sur son Église».

Un synode sur la synodalité avant tout

Le cardinal africain a expliqué que les pères et les mères synodaux réunis à Rome tirent leur autorité de leur baptême. «Ce qui constitue l’autorité de tous ceux qui sont venus, ce n’est pas la nomination mais le baptême commun que nous partageons. C’est au nom de notre baptême que nous sommes là. Et puisque nous avons le même baptême, nous avons la même responsabilité vis-à-vis de l’Église.»

Reconnaissant que «beaucoup d’attentes» ont été générées par ce synode qui traite de thématiques aussi sensibles que le diaconat féminin, le mariage des prêtres ou encore l’accueil des personnes homosexuelles, le cardinal a voulu rappeler qu’il s’agissait avant tout d’un synode «sur la synodalité». 

Le temps est à la méthode… non aux réponses

«Je ne pense pas que sa finalité soit le traitement de tel sujet», a-t-il estimé. «C’est d’abord la nouvelle manière d’être de l’Église; un nouvel esprit.» Ce temps de discernement est, selon lui, l’occasion de mettre en place une méthode qui permettra à l’avenir de répondre aux questions importantes.

Sur la thématique des personnes homosexuelles, par exemple, le cardinal considère que «le moment venu, c’est le Seigneur lui-même dans cette démarche de discernement collectif qui nous dira […] dans quelle direction il faut aller. Mais je ne souhaiterais pas, au point où nous en sommes, tomber dans ce que nous pourrions appeler l’opinion personnelle. Ce serait sortir de l’esprit de synodalité.»

Interrogé sur la question des ministères ordonnés dans l’Église, le cardinal a fait la même réponse, rapportant que la thématique avait été abordée, mais que le moment d’apporter des solutions n’était pas venu. «Ce sera à l’issue de la deuxième session, en 2024, que nous serons peut-être en mesure de donner des réponses à telle ou telle question. Pour le moment nous les évoquons et nous nous mettons à l’écoute de l’Esprit saint.»

Focus sur la méthode de discernement en cours

Le cardinal Ambongo a détaillé la manière dont les 365 membres travaillent depuis l’ouverture du Synode pour se mettre à l’écoute de «la volonté de Dieu» pour son Église. Il a détaillé le «va-et-vient» dans la salle Paul VI du Vatican entre les petits groupes de travail et les temps de congrégations générales.

D’abord, les membres du Synode sont répartis en groupe linguistique autour de tables rondes d’une douzaine de places. «Chacun s’exprime en toute liberté. Il y a un secrétaire du groupe, il y a un modérateur. On fait la synthèse et, autour de la table, vous vous prononcez sur le compte-rendu», a commencé par expliquer le cardinal. Cette synthèse doit être votée et acceptée par la majorité de la table.

Puis, lors de la congrégation générale, un représentant du groupe dispose de trois minutes pour exposer le rapport devant tout le monde, y compris le pape. Ainsi, tout ce qui a été travaillé dans les petits groupes doit être entendu par l’ensemble de l’assemblée.

«Le lendemain, vous vous retrouvez de nouveau dans le petit groupe pour réagir sur ce que vous avez retenu comme important, qui ne sortait pas de votre groupe. À l’issue de cela, un rapport est envoyé au secrétariat général», a poursuivi l’archevêque, qui écarte l’idée d’un contrôle par le secrétariat général du processus synodal. (cath.ch/imedia/lb)

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Aux côtés du Pape François, le cardinal Fridolin Ambongo, archévêque de Kinshasa (RD Congo) et président du Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et Madagascar | © Sceam
8 octobre 2023 | 11:42
par I.MEDIA

Le Synode est appelé à bâtir «une Église qui a Dieu en son centre et qui, par conséquent, ne se divise pas à l’intérieur et n’est jamais dure à l’extérieur», a déclaré le pape François lors de la messe de lancement du Synode sur l’avenir de l’Église, sur la place Saint-Pierre, le 4 octobre 2023.

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