Mgr Hindo dénonce un «'génocide' instrumentalisé par les Etats-Unis»

Mgr Jacques Behnan Hindo, archevêque syro-catholique titulaire d’Hassakè-Nisibi, dénonce une «opération géopolitique qui instrumentalise la catégorie de génocide pour ses propres intérêts». Il commente le 18 mars, pour l’agence Fides, la décision américaine d’inclure les minorités religieuses dans les victimes du «génocide» perpétré par Daech.

Selon l’archevêque, il est trompeur de présenter les chrétiens comme les seules victimes ou les victimes prioritaires des violences de Daech «Ces fous, s’indigne Mgr Hindo, tuent des chiites, des alaouites et même tous les sunnites qui ne se soumettent pas. Les chrétiens représentent une partie minime des 200’000 morts du conflit syrien et, dans certains cas, il est accordé aux chrétiens de pouvoir fuir ou de payer la taxe de soumission, alors que pour les non-chrétiens, la seule solution est la mort»

L’archevêque estime que «la proclamation du génocide est accomplie en braquant les feux de la rampe sur le prétendu ‘Etat islamique’ et en censurant toutes les complicités et les processus historiques et politiques qui ont engendré le monstre djihadiste, depuis la guerre d’Afghanistan, contre les soviétiques au travers du soutien aux groupes armés islamistes».

Une déclaration de «génocide» stratégique

La déclaration de «génocide contre les chrétiens» de la part de l’administration américaine représente pour Mgr Hindo une tentative de récupérer du terrain face au prestige accru de la Russie parmi les peuples du Proche-Orient. «L’intervention russe en Syrie a fait croître l’autorité de Moscou dans un vaste secteur des peuples du Proche-Orient et pas seulement parmi les chrétiens», souligne Mgr Hindo.

Des cercles puissants des Etats-Unis la craignent et maintenant, ils jouent la carte de la protection des chrétiens. On semblerait être revenus au XIX° siècle, lorsque la protection des chrétiens au Proche-Orient constituait également un instrument pour des opérations géopolitiques visant à augmenter l’influence dans la région», conclut le prélat. (cath.ch-apic/fides/bh)