Mgr Pontier trace les priorités de l'Église dans une France tourmentée

Lourdes, 25 mars 2015 (Apic) Les 120 évêques de France sont réunis depuis le 24 mars 2015 au sanctuaire de Lourdes pour leur assemblée plénière de printemps. Leur président Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, a ouvert les cinq jours de réflexions en insistant notamment sur le thème de la famille en vue du Synode des évêques en octobre prochain à Rome.

Une journée sera dédiée au prochain Synode sur la famille. Chaque évêque sera appelé à témoigner de ce qu’il a entendu et vécu dans son diocèse. Une autre journée sera consacrée au discernement pastoral.

Dans son discours d’ouverture, le président de la conférence des évêques est revenu sur l’actualité politique en France. Il a déploré le faible taux de participation lors des élections départementales dont le second tour aura lieu le 29 mars. «Rien ne nous dédouane de notre responsabilité individuelle de citoyens.» Mais, il plaide pour un vote responsable. Les candidats «ne prennent pas tous en compte de la même manière la recherche du bien commun, le respect de la vie, les soucis des plus pauvres ou des migrants.»

Liberté, égalité, fraternité

Evoquant les attentats terroristes de janvier à Paris, Mgr Pontier a souligné l’émotion, la stupeur, puis l’élan de solidarité des manifestations populaires du 11 janvier, «jour référence de dignité et d’unité nationale». Mais aujourd’hui force est de constater ces durcissements. «On s’en est pris aux symboles religieux», aux lieux de culte. «Comment faire pour que la devise de la République ‘Liberté égalité fraternité’ inspire les choix de notre société ?», s’est interrogé l’archevêque de Marseille. Alors que le débat sur la laïcité s’est tendu ces dernières semaines, Mgr Pontier a prononcé un vibrant plaidoyer pour la défendre. La laïcité de l’Etat est gardienne de la liberté de conscience, de la liberté religieuse, de la liberté de culte, comme de celle de ne pas en avoir. Elle «veille à la paix civique tout en permettant le vivre-ensemble de citoyens aux convictions diverses. On ne peut, assurer cette paix en surveillant les uns, en leur demandant de renoncer à l’expression de leurs convictions religieuses, tout en permettant à d’autres de les stigmatiser. L’État ne saurait passer sans risque de la garantie des libertés à leur surveillance soupçonneuse.» Rejetant les politiques d’exclusion, Mgr Pontier encourage les autorités à garantir pour tous, l’accès aux biens élémentaires que sont le logement, le travail, l’éducation et la santé.

Le président de la CEF a encore évoqué les frères chrétiens, vivant avec tant d’autres en situation de guerre, soumis à des conflits qui n’en finissent pas, victimes d’exactions odieuses et barbares, d’attentats inqualifiables, en Irak, en Syrie, en Libye, au Nigeria, au Pakistan ou en bien d’autres lieux du monde. (apic/rv/com/mp)

25 mars 2015 | 11:47
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
CEF (129), Georges Pontier (12)
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