Nouveau primat anglican: le cardinal Koch s’inquiète pour le dialogue œcuménique
Le cardinal suisse Kurt Koch, président du dicastère pour la Promotion de l’unité des chrétiens, s’est inquiété des conséquences de la nomination du nouveau primat anglican Sarah Mullally sur le dialogue œcuménique. Les divisions anglicanes sur les questions de sexualité sont au cœur du problème.
La Britannique Sarah Mullally a été élue le 3 octobre 2025 archevêque de Cantorbéry. Elle est ainsi devenue la première femme à la tête de la communion anglicane. Sa nomination ne fait pas l’unanimité au sein de l’Église qui compte environ 50 millions de membres dans de nombreux pays. La plupart des évêques africains, notamment, s’opposent à leurs confrères britanniques sur les questions sociétales, en particulier l’ouverture aux LGBT.
Les questions sur la sexualité divisent les anglicans
Sarah Mullally apparaît pourtant comme une figure plutôt modérée. Elle reste favorable à la doctrine traditionnelle du mariage telle que l’Église l’a définie jusqu’à présent, c’est-à-dire entre un homme et une femme. Elle ne pousse pas à un changement doctrinal radical en faveur du mariage religieux pour les couples de même sexe. Par contre, le nouveau primat est clairement favorable à l’inclusion des personnes LGBT dans la vie de l’Église, et à leur accompagnement pastoral.
En 2023, le synode général de l’Église d’Angleterre a décidé, sur recommandation des évêques, de développer une «offre pastorale complète» pour accueillir les personnes LGBT. Cette décision a suscité une vive opposition, notamment en Afrique. Le réseau anglican conservateur Global Anglican Future Conference (Gafcon) a alors rompu ses liens avec l’Église d’Angleterre. La nomination de Sarah Mullally, qui n’est âgée que de 63 ans et qui pourrait rester à son poste encore des décennies, ne devrait pas changer cet état de fait.
Rapprochement avec la papauté
La situation pourrait avoir des répercussions négatives sur le dialogue entre catholiques et anglicans, a déclaré le 2 novembre 2025 le cardinal Kurt Koch, lors d’un symposium à Vallendar, à l’ouest de l’Allemagne, rapporte l’agence KNA. Pour l’Église catholique, cela soulève la question de savoir qui sera son interlocuteur œcuménique à l’avenir: «Avec qui allons-nous mener le dialogue à l’avenir, si la communauté anglicane est si divisée?», a interrogé le prélat suisse.
Ces inquiétudes surgissent alors que le roi Charles III, considéré comme le chef spirituel de la communion anglicane, est venu à Rome le 23 octobre 2025 pour rencontrer le nouveau pape Léon XIV. La prière qu’ils ont effectuée ensemble dans la chapelle Sixtine a été un événement historique qui a ouvert une nouvelle ère entre les deux confessions chrétiennes. (cath.ch/kna/arch/rz)





