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Fribourg: Nouveaux horizons pour les Missionnaires de Bethléem

L’Afrique de l’Ouest, terre de mission ?

Fribourg, 12 janvier 98 (APIC) Les Missionnaires de Bethléem Immensee ont accueilli dimanche 11 janvier dans leur maison de Fribourg une trentaine de personnes venues de Suisse romande et de France pour une journée de formation et de partage. Intégrée dans un parcours de formation pour ceux qui se destinent à un engagement dans un projet missionnaire, elle a ouvert de nouvelles perspectives en Afrique, spécialement au Tchad, au Togo et au Mali. Cette rencontre fut aussi l’occasion de fêter le départ pour la Colombie du Neuchâtelois Jacques Mérat , assistant social et éducateur.

L’idée germe depuis plusieurs mois dans la Société missionnaire de Bethléem (SMB) de s’engager dans un projet en Afrique de l’Ouest. Ainsi Paul Stadler, l’un des responsables du Département Mission, et Daniel Levasseur, animateur pour la Suisse romande, se sont rendus en novembre dans trois pays: le Tchad, le Togo et le Mali: un voyage de trois semaines riche de contacts avec l’Eglise locale qui a permis de se faire une idée plus précise des attentes, des besoins et des possibilités concrètes d’engagement. Un rapport sera élaboré et transmis au Chapitre général de cet été, qui prendra une décision de principe pour un engagement dans un pays d’Afrique de l’Ouest.

Défis importants et propositions concrètes

De retour de ce voyage prospectif, Paul Stadler et Daniel Levasseur ont présenté dimanche à Fribourg, cartes et diapositives à l’appui, leur itinéraire, leurs rencontres et les interpellations reçues. Au Tchad, les défis sont grands: une situation politique instable, des conflits ethniques et une tension religieuse persistante entre chrétiens et musulmans; surtout, pour les Missionnaires de Bethléem, un nouveau type d’engagement au contact d’une population en grande partie islamisée. Les deux visiteurs se sont rendus à Doba, Moundou et N’Djamena, constatant dans l’Eglise locale le besoin de laïcs engagés dans la dynamique de la pastorale diocésaine: promoteurs du développement et de la femme, animateurs de jeunesse vivant en fraternités; ils pourraient aussi assumer la responsabilité d’un centre catéchétique qui forme des laïcs promoteurs en développement agricole ou la gestion d’un hôpital diocésain.

Dans un Togo qui vit un difficile processus de démocratisation, les possibilités de s’engager sont réelles dans une Eglise adulte – un clergé en grande partie autochtone, de nombreuses Congrégations locales, des laïcs formés à l’école de l’Action catholique – très présente aux besoins des gens. Les rencontre faites dans la capitale Lomé ainsi qu’à Atakpamé, Onang, Sotouboua, Sokodé et Kara ont permis de dégager plusieurs pistes: encadrement des jeunes dans des projets pastoraux, formation et appui technique en mécanique et en menuiserie, développement rural pour freiner l’exode.

Au Mali, pays essentiellement rural confronté notamment au problème touareg, des contacts ont été pris avec les Pères Blancs, présents sur le terrain depuis 103 ans. L’Eglise est encore petite au sein d’une population en majorité musulmane, mais son engagement est apprécié, en particulier dans les domaines de la formation et de l’action sociale. Dans la perspective de faire des Maliens les acteurs de leur propre développement, les collaborateurs de la SMB pourraient s’engager en équipes dans de petits projets pastoraux aux côtés des gens. En gardant en tête cette interpellation de Peter Kalt, représentant de la Coopération suisse au Mali, soucieux de répondre aux vrais besoins: «Quand écouterons-nous les Maliens ? ’Les Blancs ne parlent jamais de Dieu’, nous disent-ils.»

La mission: un travail en équipe pour la promotion de tout l’homme

Parler de Dieu, c’est bien l’intention des Missionnaires de Bethléem, qui travaillent en équipes formées de prêtres et de laïcs sur quatre continents: l’Afrique (Kenya, Mozambique, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe), l’Amérique latine (Bolivie, Colombie, Equateur, Haïti, Pérou), l’Asie (Japon, Philippines, Taïwan) et l’Europe (Suisse, Allemagne). Leurs projets conjuguent trois volets: l’aide sociale, la santé et la pastorale, dans le souci de s’adresser à tout l’homme. Quatre objectifs guident les membres et les collaborateurs laïcs: l’annonce de la Parole de Dieu, la coopération au développement, la promotion de la justice et de la paix, la sauvegarde de la création.

La journée de dimanche fut aussi l’occasion, lors d’une messe solennelle célébrée dans la chapelle de la maison de Torry, de fêter, avec ses parents et amis, le départ, le 16 janvier, du premier Suisse romand pour un engagement de trois ans dans un pays du Sud avec la SMB: Jacques Mérat, de Neuchâtel, qui sera actif à Imbili, au sud-ouest de la Colombie. Se réjouissant de ce départ, premier fruit de la formation commencée il y a deux ans, le Père Bruno Holtz, directeur, a souligné le courage et la disponibilité de Jacques qui, aux côtés d’une population marginalisée, créera un tissu social propice à l’annonce de la Bonne Nouvelle. Evoquant la figure de Jean Baptiste, il a émis le souhait que chacun «à sa place, là où il travaille, en Suisse, en Colombie ou en Haïti, réalise quelque chose de sa vocation – préparer le chemin du Seigneur: ainsi, de nouvelles personnes accueilleraient Jésus Christ, de nouvelles communautés chrétiennes se formeraient et deviendraient levain dans la pâte humaine du monde.» (apic/cor/ba)

10 avril 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 4 min.
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