Le pape en Egypte pour son premier voyage de l'année

Le voyage du pape en Egypte répond à quatre invitations, a précisé le Saint-Siège le 18 mars 2017: la présidence de la République égyptienne, les évêques catholiques, Sa Béatitude Tawadros II, patriarche des coptes orthodoxes, et le grand imam de la mosquée d’Al-Azhar, le cheikh Ahmed Mohammed el-Tayyib.

Le programme complet de la visite apostolique devrait être annoncé ultérieurement, mais il concernera la ville du Caire, poursuit le communiqué. L’agence italienne ANSA avait évoqué, le 17 mars, une probable entrevue avec le président égyptien Al-Sissi, une étape à l’université Al-Azhar, et également une rencontre avec la communauté catholique locale ainsi qu’avec les coptes orthodoxes.

Terrain préparé 

Le terrain avait déjà été préparé par le voyage du président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le cardinal Jean-Louis Tauran, le 22 février dernier, à l’université sunnite d’Al-Azhar, au Caire. Il s’agissait de la première rencontre à ce niveau entre le Saint-Siège et Al-Azhar, après l’arrêt des discussions bilatérales en 2011.

L’université cairote avait à l’époque rompu les relations de manière unilatérale, en réaction aux propos de Benoît XVI condamnant un attentat meurtrier, survenu fin décembre 2010, devant une église copte orthodoxe d’Alexandrie. Le prédécesseur du pape François avait alors demandé aux responsables des nations un «engagement concret» pour protéger les chrétiens et condamné la «stratégie de violence» menée envers ces mêmes fidèles. Les propos du pape avaient été vus comme une «ingérence» par l’imam d’Al-Azhar.

Aucune religion ne peut justifier la violence

A la suite de la rencontre de février 2017, le cardinal Tauran avait affirmé à Radio Vatican que catholiques et musulmans étaient tombés d’accord – «surtout les musulmans» avait-il précisé – pour «affirmer qu’il n’est pas permis d’invoquer la religion pour justifier la violence».

Le 6 février dernier, selon le quotidien des évêques italiens L’Avvenire, le patriarche orthodoxe d’Alexandrie des coptes avait transmis au successeur de Pierre une invitation formelle à se rendre en Egypte. En décembre 2016, le pape François avait appelé Tawadros II après un attentat au Caire contre l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Le patriarche copte orthodoxe avait alors repris à son compte l’expression «d’œcuménisme du sang».

Le pape François avait également rencontré l’imam d’Al-Azhar le 23 mai 2016, ainsi que les évêques coptes catholiques le 6 février dernier, en visite ad limina. (cath.ch/imedia/bh)