Pâques célébrée entre résignation et tristesse en Afrique

Même si pour l’heure, le continent africain semble assez peu frappé par le coronavirus, les chrétiens d’Afrique ont fêté Pâques, comme ailleurs dans le monde, entre résignation et tristesse. Les chrétiens sénégalais ont renoncé au partage du plat du ‘ngalakh’.

Dans la plupart des pays africains, les rassemblements sont interdits et les lieux de culte, fermés, sauf dans de rares pays dont la Tanzanie et le Malawi, pour éviter la propagation du virus par contamination. Au nombre de ces mesures, figurent l’interdiction de rassemblement, l’observation d’une distance de un à deux mètres, le port du masque, la limitation des déplacements, etc. Les populations s’adaptent à ces restrictions.

Pas de ‘ngalakh’ pour les Sénégalais

Face à cette situation, les chrétiens se sont résignés à célébrer la fête pascale confinés, rompant avec la tradition. Au Sénégal où les chrétiens, majoritairement catholiques, représentent 5% de la population, il n’y a pas eu de ‘ngalak’. Ce met préparé avec un mélange de boules de mil, de pâte d’arachide,de pain de singe (le fruit du baobab) et de sucre, est caractéristique de la fête de Pâque dans le pays. Aucune famille chrétienne du Sénégal ne peut fêter Pâques sans le ‘Ngalakh’. Il est préparé et distribué à la veille de chaque week-end pascal. Il est partagé avec les musulmans voisins, amis, collègues de travail ou simples connaissances.

«Le ngalakh n’est pas lié au Carême, c’est un élan chrétien que l’on perpétue, car donner ou partager est un acte de cœur», a souligné le Père Baye Remis Diouf, chargé de communication de l’archidiocèse de Dakar. «Ce plat manifeste un élan d’amour vers l’autre, peu importe sa situation sociale».

En Côte-d’Ivoire également, ‘Paquinou’ (appellation locale de Pâques) qui est l’occasion de retrouvailles familiales et communautaires n’a pas été célébrée comme il se doit, à cause des mesures de restrictions gouvernementales. (cath.ch/ibc/mp)