Paraguay: Décès d'un évêque de l'Opus Dei révoqué par le pape François

Rome/Ciudad del Este, 16.08.2015 (cath.ch-apic) Révoqué par le pape François en septembre dernier, Mgr Rogelio Ricardo Livieres Plano, ancien évêque de Ciudad del Este, dans l’est du Paraguay, est décédé vendredi 14 août dans un hôpital de Buenos Aires où il était soigné depuis plusieurs mois.

Ce prélat de l’Opus Dei, qui allait avoir 70 ans le 30 août prochain, était réputé «ultraconservateur». Démis de ses fonctions le 25 septembre 2014, après une décennie à la tête de ce diocèse frontalier avec le Brésil et l’Argentine, cette «grave» décision avait été motivée par de «sérieuses raisons pastorales» et en vue «du bien majeur de l’unité de l’Eglise de Ciudad del Este et de la communion épiscopale au Paraguay», selon une note de l’époque de la Salle de presse du Saint-Siège.

Un prélat ultraconservateur

La décision du pape François de le révoquer était intervenue après l’examen attentif des conclusions des visites apostoliques accomplies auprès de l’évêque, du diocèse et des séminaires par la Congrégation pour les évêques et la Congrégation pour le clergé. Le pape avait nommé Mgr Ricardo Jorge Valenzuela Ríos, évêque de Villacaria del Espíritu Santo, administrateur apostolique de l’archevêché de Ciudad del Este. L’évêque diocésain est depuis la fin de l’année dernière Mgr Heinz Wilhelm Steckling, missionnaire Oblat de Marie Immaculée (OMI), originaire de Rhénanie Westphalie.

Le 30 juillet 2014, Rome avait déjà demandé à Mgr Livieres Plano de suspendre «par mesure de précaution» les ordinations sacerdotales prévues le 15 août suivant. L’enseignement dispensé au séminaire était très critiqué par ceux qui lui reprochaient d’être à la fois très conservateur et «bâclé». Il était ainsi reproché à l’évêque révoqué d’avoir ordonné des séminaristes qui n’avaient pas une formation suffisante.

Il avait rompu «l’harmonie entre évêques paraguayens»

Il était également accusé d’avoir rompu, par une série d’accusations, «l’harmonie entre évêques paraguayens», notamment en accusant Mgr Pastor Cuquejo, qui était alors archevêque d’Asunción, d’être «homosexuel».

L’évêque déchu était encore soupçonné de malversations financières en détournant des dons destinés à des œuvres sociales pour construire un nouveau séminaire. Autre élément de crise, le Père Carlos Urrutigoity, vicaire général de son diocèse, avait été suspendu à la suite d’accusations d’actes pédophiles commis dans le passé. Ce prêtre argentin, exclu précédemment de la Fraternité Saint-Pie-X, puis accueilli dans ce diocèse catholique du Paraguay, est suspecté d’avoir commis des abus sexuels sur mineurs aux Etats-Unis.

Processus de réconciliation sur son lit d’hôpital

Réagissant à la décision de Rome ordonnant sa destitution, Mgr Rogelio Livieres Plano avait déclaré que «le pape devra rendre des comptes à Dieu». Dans une longue lettre adressée au cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, et publiée par le site du diocèse, le prélat avait dénoncé des «irrégularités» dans le processus qui avait mené à sa révocation par Rome le 25 septembre 2014.

Un processus de réconciliation s’est toutefois produit lors de sa fin de vie, rapporte Radio Vatican le 16 août. Mgr Livieres Plano a écrit au pape à l’occasion de la visite de François au Paraguay, en juillet dernier. Il avait reçu peu après la visite à son chevet de Mgr Valenzuela, le nouvel archevêque d’Asunción, et de son successeur à Ciudad del Este, Mgr Steckling. (apic/radvat/com/be)

 

Mgr Livieres Plano, ancien évêque de Ciudad del Este, au Paraguay
16 août 2015 | 10:21
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!