Montants en baisse et moins fréquents

Paris: Les Françaix moins généreux dans leurs dons

Paris, 20 septembre 2004 (Apic) : Le quotidien catholique La Croix du 20 septembre publie un sondage sur la générosité des Français et révèle qu’ils donnent un peu moins et surtout moins souvent. Selon le directeur de la Fondation de France, initiateur de ces sondages depuis 1999, «la morosité économique» est directement liée à la baisse des dons.

Les Français donnent «un peu moins et surtout moins souvent». Leurs dons sont essentiellement destinés à venir en aide aux «personnes en difficulté». Le dernier «Baromètre 2004» sur la générosité des Français, effectué par Fondation de France/TNS-Sofres/La Croix/, et publié lundi 20 septembre par le quotidien catholique, est à la baisse.

54% des personnes interrogées affirment avoir fait un don en argent, en nature ou en temps, au cours des deux mois (mars et avril) précédant l’enquête. Si plus de 50% des personnes interrogées ont affirmé avoir fait un don en argent ou en temps, parmi elles, les donateurs qui ne déclarent qu’un seul don ont augmenté. Ils sont 55% contre 40% en 2000. Quant au nombre de ceux qui ont fait deux ou trois dons sur cette même période, il est en baisse. 25% seulement des personnes interrogées, contre 35% en 2002.

Quant aux montants des dons, ils sont globalement plus bas. Les chèques ou virements bancaires compris entre 15 et 75 euros sont certes en augmentation de 17%, mais les «gros dons» (75 euros et plus) perdent 10% en quatre ans. Ils ne représentant plus que 21% des dons de cette importance.

Dons moins fréquents mais fidélité aux mêmes causes

Les associations et les donateurs ont tendance à donner moins souvent qu’auparavant, mais ils restent fidèles aux causes qu’ils défendent. Bien que certaines sollicitations sous forme de mailings ou grandes manifestations médiatisées les rebutent, ils ne renoncent pas pour autant à aider telle association. Les priorités restent à peu près les mêmes, selon le sondage, avec d’abord «l’aide aux personnes en difficulté», directe ou indirecte, puis la santé et la recherche médicale. Ces deux derniers thèmes sont ceux qui progressent le plus. Quant à l’âge des donateurs, à partir de 50 ans, on donne davantage pour la santé, alors que les jeunes choisissent d’aider plutôt le développement local ou la défense des droits de l’homme. Les plus âgés sont le plus enclins à donner à une Eglise ou une congrégation religieuse.

La propension à donner croît avec l’âge

Le «baromètre» des dons confirme que la propension à donner du temps ou de l’argent croît régulièrement avec l’âge. C’est dans la tranche des 65 ans et davantage que l’on trouve le plus de donateurs. Par ailleurs, l’étude dont la Croix publie les grand lignes, montre que 59% des catholiques pratiquants réalisent au moins un don dans l’année, contre 41% des catholiques non pratiquants.

Pour le directeur général de la Fondation de France, Francis Charhon, interviewé par La Croix du 20 septembre 2004, «ce ralentissement des dons» n’est pas très encourageant. Il l’explique par «une corrélation entre la mauvaise conjoncture économique, le moral des ménages et les dons. «Quand les gens sont inquiets, ils ont naturellement une propension à donner moins et à épargner plus». La Fondation de France s’inquiète sur cette relative désaffection et sur la capacité des mouvements associatifs à renouveler ses modes de relations avec les donateurs.

La Fondation de France a été créée en 1969 pour encourager le mécénat. C’est une organisation privée reconnue d’utilité publique, apolitique et non confessionnelle. Elle collecte des dons et legs en faveur d’actions d’intérêt général dans tous les domaines: solidarité, santé et recherche médicale, culture, éducation, environnement. Le sondage TNS-Sofres a été réalisé sur deux périodes, soit sur 12 mois entre mai 2003 et mai 2004 et sur une période allant de mars à avril 2004, sur 2’000 personnes, selon un échantillon représentatif.(apic/cx/vb)

20 septembre 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 3 min.
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