Mgr Alain de Raemy revient sur dix mois à la tête du diocèse de Lugano | © catt.ch
Suisse

Pour 2024, Mgr de Raemy souhaite aux Tessinois «beaucoup d'espérance» 

Depuis le 10 octobre 2022 administrateur apostolique du diocèse de Lugano, Mgr Alain de Raemy souhaite aux Tessinois pour 2024 «beaucoup d’espérance». Il leur demande de saisir dans la foi, «devant cet Enfant si fragile et ce Crucifié si vaincu, ce qui s’y cache: la victoire de l’Amour. C’est l’espérance qu’il faut saisir !»

Dressant le bilan de l’année 2023 qui s’achève, il répond à Laura Quadri, du site catholique de langue italienne catt.ch. L’évêque auxiliaire du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, actuellement en charge du diocèse tessinois, veut tout d’abord remercier pour tout le bien qui y est fait et qui n’est pas connu, «ce qui est certainement beaucoup: dans les familles, dans la solidarité, dans l’Église».

Un bien caché pas toujours rendu public

Il tient à mettre en valeur ce bien caché pas toujours rendu public, «un bien comme l’»offrande de la veuve»,  en référence à [l’Évangile] de Luc 21, ce geste dont personne n’avait connaissance, mais c’est pour cela que sa valeur est grande». Il pense particulièrement aux victimes d’abus, «afin qu’elles soient encouragées, soutenues, aidées, pour qu’aujourd’hui elles n’aient plus la honte et la peur de se manifester. Il souligne aussi «l’héroïsme dont on fait preuve en Terre Sainte ou en Ukraine en supportant la souffrance: là où il y a le mal, il y a souvent aussi beaucoup de bien accompli par ceux qui sont les «martyrs des temps modernes», un bien qui est fondamentalement la sainteté».

Face aux nouvelles formes de pauvreté qui émergent au Tessin, la précarité des personnes âgées révélé par Pro Senectute, Mgr de Raemy relève que les paroisses sont, de par leur petite taille, le lieu idéal pour prendre conscience de la réalité des personnes en difficulté.

Les nouvelles pauvretés

«Ici, si nous le voulons, nous avons vraiment la possibilité de prendre conscience des situations difficiles et nouvelles qui surgissent et qui nous entourent». L’évêque salue le travail important réalisé par les Conférences de Saint Vincent de Paul et les Sœurs Vincentiennes. Même s’il y a actuellement un manque de jeunes qui rejoignent ces œuvres, elles sont un observatoire important sur le thème de la pauvreté. Il relève que la préoccupation de se soucier des personnes en précarité vivant autour de nous est fondamentale pour tous. «Je voudrais profiter de l’occasion pour remercier ici Caritas et l’OCST [Organisation chrétienne-sociale tessinoise], qui sont un bon exemple !»

L’Église doit aller vers les jeunes avec un «langage jeune»

Concernant le malaise des jeunes, dont les médias tessinois ont récemment beaucoup parlé, et le fait que les statistiques montrent une déconnexion de la génération Z par rapport à l’Église, Mgr Alain de Raemy estime que l’institution doit réfléchir à la manière d’aborder ces questions dans un langage jeune. «Comment ? Par exemple, en tissant un lien vivant, en s’appuyant sur les paraboles de l’Évangile pour regarder leurs situations de vie, en expliquant les actions de Jésus à partir de ce qu’ils vivent. Il faut dire aussi qu’il n’y a pas de catégorie de «jeunes» dans l’abstrait: certes, il y a des conditions de vie dans la société qui sont communes à beaucoup d’entre eux, mais on ne peut pas généraliser».

Abus: la transparence est un devoir

L’Église suisse a été touchée par le rapport sur les abus sexuels de l’Université de Zurich. A la question de savoir si de nouveaux cas seraient apparus au Tessin depuis la publication de ce rapport, Mgr de Raemy estime que la transparence est un devoir, mais il faut aussi veiller, lorsqu’il s’agit de la victime d’un abus, à respecter la discrétion dont la personne elle-même a besoin. «C’est toujours un aspect très délicat. Je pense au travail effectué par le Service d’aide aux victimes d’infractions (LAV) du canton, qui accueille tout le monde dans une confidentialité absolue. Bien que totalement indépendant, le Service LAV collabore avec le diocèse et peut faire une demande d’indemnisation (auprès de la commission nationale de l’Eglise catholique qui traite les demandes) si les victimes en font la demande. Cependant, par choix, il ne fournit pas de chiffres ou de statistiques, afin que les victimes soient totalement protégées». (cath.ch/lq/catt/be)

Mgr Alain de Raemy revient sur dix mois à la tête du diocèse de Lugano | © catt.ch
31 décembre 2023 | 10:34
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 3 min.
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