Premier plan suisse pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat 

L’Alliance climatique suisse, une coalition de 66 organisations, dont l’œuvre d’entraide catholique Action de Carême, présente pour la première fois, le 2 juin 2016, un plan d’action global pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat.

En décembre 2015, l’Accord de Paris et la trajectoire à suivre en matière de politique climatique ont été acceptés par la Suisse. En mai 2016, le Conseil fédéral n’a toujours aucun plan cohérent pour la mise en œuvre de l’Accord, déplore l’Alliance climatique. Elle identifie différents instruments politiques qui permettent à la Suisse de remplir ses engagements pour la protection de l’humanité devant la catastrophe climatique qui se prépare.

Objectif zéro émissions

Les points-clé du Masterplan climat sont notamment de contenir le réchauffement climatique en réduisant les émissions mondiales à zéro émissions nettes. Au système énergétique actuel, basé sur les carburants fossiles, doit se substituer un système fondé sur les énergies renouvelables, lance l’Alliance climatique. Si l’on répartit de manière juste les efforts par habitant de la planète, la Suisse doit atteindre ce niveau vers 2040.

Pour la coalition d’ONG, la Confédération doit faire passer le taux de réduction de 2% par an (objectif actuel de la loi, soit 20% pour la période 2010-2020) à 4% par an. La diminution de 30% d’ici 2030 proposée par le Conseil fédéral, soit 1% par an, est très largement insuffisante et est même moins ambitieuse que l’objectif de la décennie précédente, déplore l’Alliance climatique.

Responsabilité globale

Elle demande en outre la mise en œuvre du principe de la responsabilité globale. «La Suisse doit donc participer au financement des mesures d’adaptation dans les pays les plus pauvres, qui sont liées aux conséquences du réchauffement climatique qu’elle a elle-même partiellement causé», insiste Jürg Staudenmann de l’a coalition d’ONG Alliance Sud. La Suisse doit apporter 1 milliard de francs par an au «financement climatique international», en supplément à la coopération au développement, affirme le communiqué.

L’Alliance climatique demande de réduire les émissions à l’étranger pour réduire à zéro l’impact énorme des émissions à l’extérieur de la Suisse. Les émissions doivent cependant être réduites à zéro au niveau mondial et de manière simultanée dans tous les pays, au plus tard en 2050.

Des règles précises doivent être mises en œuvre pour tous les secteurs qui contribuent à l’augmentation des gaz à effet de serre, assurent les ONG, particulièrement dans les transports. «Une régulation intelligente aidera beaucoup à éviter des investissements lourds de conséquences climatiques et à réorienter les investissements vers le tournant énergétique», explique Patrick Hofstetter de l’ONG pro-environnement WWF Suisse. «Le Masterplan apporte une attention particulière aux importations, aux investissements directs à l’étranger ainsi qu’à divers dispositifs institutionnels et autres de la place financière helvétique», affirme le communiqué. (cath.ch-apic/com/rz)

 

Paris Conférence sur le changement climatique COP21
2 juin 2016 | 17:57
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
Alliance Sud (37), Climat (84), COP21 (24)
Partagez!