Qatar: Pose de la première pierre de cinq nouvelles églises chrétiennes

Une «signification profonde» pour le dialogue interreligieux

Rome, 8 octobre 2004 (Apic) A Doha, capitale du Qatar, a eu lieu la pose de la première pierre de cinq nouvelles églises chrétiennes le 7 octobre. Ce geste a une «signification profonde» pour le dialogue interreligieux et interculturel et pour les relations avec l’islam, affirme le père Justo Lacunza, directeur du PISAI (l’institut pontifical des études arabes et islamiques) au micro de Radio Vatican le 7 octobre.

Pour le père Lacunza, la présence de ces nouveaux lieux chrétiens représente «une dimension du dialogue interreligieux et oecuménique pour les églises, et en particulier pour les catholiques, les orthodoxes, pour les protestants, les coptes et les anglicans».

«Il a en même temps une signification profonde (.) dans un pays où la religion officielle est l’Islam», précise-t-il. En effet, pour le directeur du PISAI, il est «nécessaire de mettre en place un dialogue par le biais de la connaissance et du savoir réciproque» entre chrétiens et musulmans.

Par ailleurs, évoquant la situation minoritaire des chrétiens dans les pays arabes, le père Lacunza estime qu’»un aspect important est la question de la liberté religieuse et la nécessité de pouvoir exprimer librement la foi chrétienne». Il précise cependant qu’il faut «bien distinguer» des pays comme le Liban, la Syrie, la Jordanie ou l’Egypte -»où les chrétiens sont enracinés, sont de culture et de langue arabe»-, et d’autres pays comme l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe persique où tel n’est pas le cas.

Pour lui, «c’est le devoir des pays de défendre la liberté religieuse avec force, sans piétiner personne, (.) mais en affirmant toujours – de manière irréfutable – que la liberté religieuse est le pivot sur lequel nous construisons des relations solides».

«Quand il y a des conflits, quand il y a des persécutions ou des martyrs, ou lorsque des croyants sont assassinés, il faut non seulement condamner la violence mais aussi se serrer les coudes et souligner la nécessité de créer un espace où chacun peut exprimer sa propre foi et sa propre religion devant Dieu et les autres», déclare le père Lacunza.

Interrogé également sur le principe de réciprocité, il précise que c’est un «aspect très important et nécessaire pour pouvoir évaluer, et en même temps pour pouvoir prouver comment, où et quand la liberté religieuse est respectée ou ne l’est pas».

Pas de lieu de culte chrétien bâti depuis le 7e siècle

Les cinq églises s’élèveront sur un immense terrain concédé par les autorités de Doha et les travaux devraient être terminés pour les jeux olympiques d’Asie en 2006. Ce grand complexe ecclésial sera destiné aux cultes catholique, orthodoxe, protestant, copte et anglican, pour les 48’000 chrétiens étrangers résidant au Qatar. Depuis le VIIe siècle, aucun lieu de culte chrétien n’y a été construit. Aujourd’hui, l’Eucharistie est célébrée dans des écoles ou des salles de gymnase, en différents rites et dans diverses langues comme l’arabe, l’anglais, l’italien, l’ourdou ou le tamoul.

Les relations diplomatiques avec le Saint Siège ont été établies en novembre 2002, le Qatar voulant «renforcer le dialogue entre les religions et les civilisations». C’est pourquoi ce petit Etat pétrolier de la péninsule Arabique, qui compte une population musulmane sunnite wahhabite de 600’000 habitants, a organisé des conférences internationales de dialogue islamo-chrétien, en 2003 avec la communion anglicane, et en mai 2004 avec le Saint-Siège. (apic/imedia/ms/bb)

8 octobre 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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