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Québec: Nouvelles allégations d'abus sexuels contre des Frères du Sacré-Cœur

Un cabinet d’avocats canadien a présenté devant la Cour supérieure du Québec une demande de recours collectif contre les Frères du Sacré-Cœur, responsables jusqu’en 2004 du Collège Mont-Sacré-Cœur de Granby. Il donne les noms de dix religieux qui se seraient rendus coupables d’abus sexuels sur des élèves entre 1940 et 1980.

La requête rapporte que le requérant, aujourd’hui âgé de 56 ans, aurait été agressé sexuellement plus de 300 fois par le frère C., directeur de l’aile des seniors et surveillant de dortoir au collège dans les années 1970. Le frère C. a quitté la congrégation religieuse en 1997. Mais après le dépôt de sa demande fin septembre, le cabinet d’avocat a amendé sa requête initiale et ajouté le 21 octobre les noms de pas moins de dix autres  religieux, rapporte le site présence information religieuse.

Le requérant demande maintenant l’autorisation d’intenter une action collective au nom de toute victime d’agression sexuelle subie au Collège Mont-Sacré-Cœur alors que l’école était dirigée par les religieux membres de la congrégation des Frères du Sacré-Cœur. Selon les avocats, depuis le dépôt de la demande de nombreuses nouvelles victimes se sont manifestées afin de dénoncer des abus.

La requête n’indique pas quels frères sont toujours vivants, ni s’ils sont encore membres de la congrégation. Toutefois, tous ont enseigné ou travaillé au Collège Mont-Sacré-Cœur entre les années 1940 et 1980. Les recherches sont parfois rendues plus difficiles car les dénonciateurs ne connaissaient que le nom religieux de leur abuseur et pas celui de leur état-civil.

Poursuites canoniques attendues

Au plan canonique, il n’est pas possible en l’état de connaître quel sort attend les membres des Frères du Sacré Cœur qui sont toujours vivants et qui font l’objet de ces allégations. Ils devraient très probablement être relever de toute activité ou responsabilité publique aussi longtemps que l’enquête civile et canonique est en cours.

Parmi les  frères nommés, un est  bien connu dans le monde des médias religieux.  Ex-directeur général de Radio Ville-Marie (2000-2012), il aussi travaillé en pastorale jeunesse dans le diocèse de Saint-Hyacinthe et a été supérieur régional de sa communauté. Il a démissionné, il y a quelques jours, de la direction générale d’Auvidec Média.

Mais un religieux «bénéficie de la même présomption d’innocence qu’une personne accusée d’un délit ou d’un crime tant que sa culpabilité n’a pas été légalement prouvée», rappelle le Père Timothy Scott, directeur de la Conférence religieuse canadienne qui regroupe les supérieurs des congrégations féminines et masculines du Canada. (cath.ch-apic/proximo/mp)

 

Oser en parler
25 octobre 2016 | 11:57
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
Abus sexuels (1213), Québec (75)
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