Remous autour de cours coraniques dans une paroisse de Bâle

La mise à disposition de locaux pour un enseignement coranique, par la paroisse bâloise de St-Joseph, suscite des remous chez les catholiques de la cité rhénane.

Depuis septembre 2015, la paroisse catholique St-Joseph met en effet des locaux à disposition d’une communauté musulmane deux fois par semaine, à midi.

Marc Ducommun, ancien président du synode, a déposé devant la corporation ecclésiastique cantonale une proposition pour empêcher cette situation. L’assemblée de l’Eglise décidera ou non de la transmission de sa proposition le 15 mars prochain.

«Des cours ou des manifestations cultuelles qui remettent en cause la foi en un Dieu trinitaire ne devraient pas avoir lieu dans des locaux de l’Eglise catholique», a expliqué Marc Ducommun à kath.ch. Il a déposé dans ce sens le 26 janvier une proposition interne devant la corporation ecclésiastique de Bâle-Ville. Cette proposition concerne toutes les religions qui nient la Trinité. Elle ne vise pas seulement les musulmans, mais aussi, par exemple, les hindous.

«Il s’agit d’une question de foi dont les catholiques doivent discuter, estime l’ancien président du synode. Mais dans tous les cas, la dignité des personnes d’autres religions doit être préservée.»

Marc Ducommun est conscient que sa proposition n’empêchera pas l’enseignement du Coran à la paroisse St-Joseph, puisque les locaux n’appartiennent pas à l’Eglise cantonale, mais à la fondation pour la jeunesse, comme l’a confirmé à kath.ch Christian Gliss, président de l’Eglise cantonale.

Une argumentation fondamentaliste

«Les opposants argumentent de manière fondamentaliste», déplore le curé Ruedi Beck. Ils oublient l’ouverture du Concile Vatican II en faveur de la liberté religieuse et du dialogue interreligieux.

Le prêtre prend néanmoins au sérieux les craintes d’une partie de la population face au danger d’islamisation, de surpopulation étrangère et de perte des traditions. C’est pourquoi il invite toutes les personnes concernées à venir un dimanche au centre paroissial pour y rencontrer les musulmans en question. «La rencontre personnelle a levé beaucoup de préjugés des deux côtés», explique-t-il à kath.ch, lui qui est en contact depuis huit ans avec l’imam Mohammed Tas. Dans la paroisse, où le curé affirme qu’il n’y a pas eu d’opposition, on cultive l’amitié islamo-chrétienne depuis de nombreuses années. Il n’est pas rare du tout que des locaux soient mis à disposition pour des manifestations. (cath.ch-apic/kath.ch/mp)