Recherche christologique moderne et terminologie traditionnelle
Rome : audience pontificale hebdomadaire (130488)
Vatican, 13 avril (APIC/CIP) Jean Paul II a repris, à l’occasion de
l’audience générale hebdomadaire, qui s’est déroulée place Saint-Pierre, sa
catéchèse sur la formulation de la foi de l’Eglise en Jésus-Christ.
En reprenant la doctrine des conciles et des pères de l’Eglise, a dit le
pape, on peut se rendre compte de l’effort accompli pour saisir et exprimer
le mystère de l’homme-Dieu, la vérité des deux natures unies dans la
personne du Verbe humain.
Par la suite, a expliqué Jean Paul II , la réflexion a continué sur le
sens des notions empruntées au langage savant et au langage courant,
notamment sur la distinction fondamentale entre «nature» et «personne».
«On peut comprendre que, à l’époque moderne, on ait cherché à traduire
les données révélées dans un langage nouveau. Mais on court le risque de
déprécier ou même de rejeter des concepts essentiels, a dit le pape. Ainsi
une présentation simplement historique ou phénoménologique de la personne
de Jésus peut faire perdre de vue le véritable sujet divin en lui ou à
réduire sa personne divine à la conscience que Jésus a du divin qui est en
lui.»
Ces conceptions, a expliqué le pape, qui se reflètent aussi sur le dogme
marial, en particulier pour ce qui regarde la maternité divine de Marie,
comprennent presque toujours la négation de la distinction entre la nature
et la personne, une distinction que les conciles avaient élaborée
théologiquement comme clé d’interprétation du mystère du Christ.
«On voit, a observé le pape, qu’il est délicat de recourir à un langage
nouveau en catéchèse. Mais cela ne signifie pas, a-t-il aussitôt précisé,
que la recherche ne doive pas continuer, comme l’a dit le dernier concile à
la suite du pape Jean XXIII.
«Pour l’homme moderne qui a soif de sagesse, une réflexion nouvelle sur
le mystère de Dieu qui assume l’humanité pour la sauver ne perd rien de son
attrait si la christologie de l’Eglise est fidèlement reprise, a indiqué
Jean Paul II. La catéchèse doit présenter l’integrale verité du Christ
comme Verbe de Dieu qui s’incarne pour notre salut et réalise ainsi la plus
grande union imaginable et possible entre la créature et le créateur.
«Enfin, a conclu Jean Paul II, une nouvelle réflexion sur le mystère de
Dieu ne perd rien de sa fascination si, developpée et expliquée dans le
cadre de la christologie des conciles et de l’Eglise, elle conduit à de
nouvelles expressions théologiques, philosophiques et artistiques, dans
lesquelles l’esprit humain puisse comprendre toujours mieux ce qui émerge
de l’abîme infini de la Révélation divine.» (apic/cip/ym)