Portraits des papes de la Renaissance à nos jours

Rome: Le musée historique de la ville de Rome expose cinq siècles de portraits pontificaux

Rome, 30 novembre 2004 (Apic) A l’occasion du 26ème anniversaire du pontificat de Jean Paul II, le musée historique de la ville de Rome consacre une exposition aux portraits des papes de la Renaissance à nos jours. Intitulée «Papes en pose: de la Renaissance à Jean Paul II», cette rétrospective a ouvert ses portes au public le 30 novembre 2004. Elle sera visible jusqu’au 13 février 2005.

Les quelque 50 portraits et bustes de souverains pontifes provenant des musées du Vatican, de musées italiens et européens, ainsi que de collections privées, sont présentés de façon chronologique pour raconter l’histoire de la papauté de 1503 à 2003. «Un portrait nous donne à voir à la fois celui qui y est représenté, mais aussi l’histoire de son temps, l’histoire de Rome, et l’histoire de l’art» a expliqué à I’Apic Maria Elisa Tittoli, l’une des directrices du musée historique de Rome et commissaire de l’exposition.

Dès la Renaissance, les auteurs des portraits pontificaux ont été les plus grands artistes de leur temps, tel que Raphaël (1483-1520), Titien (1490-1576), Vélasquez (1599-1660), ou Canova (1757-1822) en passant par Le Bernin (1598-1680) et Pierre de Cortone (1596-1669), qui ont succédé à Giotto (1266-1337) et Pisanello (1395-1455).

Des codes pour représenter le modèle

«A compter du 16e siècle les portraitistes pontificaux ont répondu à des codes pour représenter leur modèle. Surtout à partir de la contre- réforme, le but de l’artiste est de représenter la double nature du pouvoir des papes, chef temporel et spirituel de l’Eglise catholique», a poursuivi la conservatrice.

Cette «galerie de portraits idéaux» s’ouvre par les représentations de Jules II et de Léon X par Raphaël et se termine par un portrait en pieds de Jean Paul II réalisé à l’occasion du Jubilé de l’an 2000, par la peintre d’origine russe Natalia Tsarkova. Les souverains pontifes sont représentés figés dans une attitude standardisée. Ils sont presque invariablement assis sur leur trône, vêtus de blanc, portant un bonnet et la mozette rouge.

Réaliser un portrait «politique»

Jusqu’au début du 20e siècle, le portraitiste officiel d’un pape n’avait pas pour but de faire transparaître dans son oeuvre la véritable personnalité de son modèle. Il devait avant tout faire un portrait «politique», faire passer un message clair au public. Un portrait officiel devait ainsi exprimer la spiritualité, la fermeté, la force et le pouvoir du chef de l’Eglise catholique, quel qu’il soit.

Quelques oeuvres rompent cependant avec ce modèle. Ainsi en 1655, l’artiste italien Giovanni Maria Morandi a peint Alexandre VII agenouillé et porté en procession durant la Fête-Dieu. Si le pape a ainsi été représenté, c’est que son attitude était nouvelle. Un siège particulier avait alors été inventé. Le pape, bien qu’assis, semblait agenouillé, ce qui lui permettait ainsi de suivre une procession de plusieurs heures à travers Rome.

«Lorsque les papes ont perdu leur pouvoir temporel en 1870, leur représentation a aussi changé», a encore expliqué Maria Elisa Tittoli. Ainsi Pie X (1903-1914) est représenté à son bureau, entouré d’objets quotidiens. Pour la commissaire de l’exposition, «il apparaît moins officiel, plus spirituel». Si les médias du 20e siècle ont largement diffusé l’image des souverains pontifes jusqu’à Jean Paul II, les papes sont restés «une source d’inspiration pour les artistes. Il y a plus à voir dans un portrait artistique que dans une image diffusée par la télévision», a conclu la directrice du musée. (apic/imedia/hy/be)

30 novembre 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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