Rwanda: des religieuses commémorent 18 consœurs massacrées lors du génocide

Des dizaines de religieuses catholiques du Rwanda ont commémoré, les 7 et 8 mai 2016, dans le district de Gisagara, à l’ouest du pays, le 22e anniversaire du massacre de 18 nonnes du district, lors du génocide de 1994.

Selon le quotidien rwandais The News Time du 9 mai, l’évènement religieux été marqué par une messe de requiem, tenue au siège de la congrégation des sœurs Benebikira, dans la paroisse de Save, non loin de la ville de Butare. En plus des 18 sœurs Benebikira, trois autres jeunes filles voulant consacrer leur vie à Dieu avaient également été tuées.

Le gouvernement rwandais était représenté par le Secrétaire exécutif de la Commission nationale de lutte contre le génocide (CNLG), Jean Damascène Bizimana. Ce dernier a remercié les sœurs Benebikira pour cette célébration, organisée pour la première fois à la mémoire des victimes, selon l’agence de presse Rwanda News.

Le gouvernement salue les sœurs qui ont sauvé des vies

«Cet événement dément ceux qui disent que les sœurs et les religieux ne se soucient pas beaucoup de la commémoration», a-t-il souligné. «L’Eglise n’a pas envoyé ses responsables, ni ses fidèles, commettre le génocide», a poursuivi le responsable rwandais, estimant que «les sœurs devraient se désolidariser de celles qui l’ont commis sous leur seule responsabilité». Il a aussi salué celles qui ont sauvé des vies lors du génocide, dénonçant par contre celles qui y ont participé. «Les religieuses de la congrégation, a-t-il ajouté, ont un grand rôle à jouer dans l’amélioration des conditions de vie des Rwandais, à travers l’éducation, la santé et la lutte contre la malnutrition».

«L’idéologie du génocide se manifeste encore aujourd’hui»

Pour le maire du district de Gasagara, Jérôme Rutaburingoga, «l’idéologie du génocide se manifeste encore dans le district». Selon lui, il y a onze cas récents que la police poursuit encore.

De son côté, sœur Marie Juvénal, assistante générales auprès de la Supérieure générale de la congrégation au niveau mondial, a estimé que leurs camarades ont été tuées «parce qu’elles ne voulaient pas laisser les autres en danger. Elles avaient reçu l’amour de Dieu et en faisaient un bon usage, en se consacrant à la vie des autres et en travaillant pour eux».

«Elles sont mortes sans culpabilité»

Selon la responsable de la congrégation, sœur Marie-Paule Emmanuel, «certaines sœurs ont été tuées dans la chapelle, en observant le Saint-sacrement. Elles sont mortes sans culpabilité, tandis que d’autres prenaient soin des nécessiteux. Les personnes qui étaient venues s’y refugier ont également perdu la vie», a-t-elle ajouté. (cath.ch-apic/tnt/rn/ibc/gr)

Messe de commémoration pour les 18 sœurs Benebikira massacrées lors du génocide de 1994. (photo: The New times/E. Ntirenganya)
10 mai 2016 | 17:53
par Grégory Roth
Temps de lecture: env. 2 min.
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