Saint-Nicolas de Fribourg a été à ses débuts une église paroissiale | © Pierre Pistoletti
Suisse

Saint-Nicolas de Fribourg, cathédrale depuis 100 ans

La cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg s’apprête à fêter ses 100 ans. Les festivités, toutes en libre accès, démarreront les 27 et 28 avril par deux journées consacrées à saint Pierre Canisius, et s’étendront ensuite jusqu’à Pâques 2025.

Dans un communiqué de presse, le comité des «100 ans de la Cathédrale»* annonce le lancement du «jubilé» de la cathédrale de Fribourg, avec un programme qui allie histoire, foi et culture. Au menu, pour commencer, deux journées de conférence, théâtre et concert autour de la figure de Pierre Canisius, proclamé saint et docteur de l’Église le 21 mai 1925, et dont la translation d’une partie des reliques du Collège St-Michel à la cathédrale a eu lieu en 2021.

Leur succèderont, en cours d’année, d’autres animations et événements culturels: participation du haut des marches de la Tour à la Fête de la danse, lectures itinérantes dans les recoins secrets de la cathédrale en juin avec les Diseurs, concert grégorien dans le cadre du Festival international de musiques sacrées en juillet, récitals d’orgue, visites guidées exceptionnelles, etc. Le public pourra ainsi se promener dans la charpente au-dessus des voûtes, comprendre le fonctionnement des grandes orgues, écouter L’Orage de Fribourg, approcher des cloches de plusieurs tonnes, décrypter les vitraux de Mehoffer et Manessier et admirer les enluminures des livres de chœur anciens.

2021, les reliques de saint Pierre Canisius sont portées en procession | © Bernard Hallet

Installation d’un évêque à Fribourg

Construite entre 1283 et 1490, Saint-Nicolas de Fribourg a été à ses débuts une église paroissiale. Elle fut érigée au rang de collégiale en 1512 par le pape Jules II, décision confirmée par son successeur Léon X. La collégiale et le Chapitre de chanoines a été créé à cette occasion. «Le Chapitre joua un rôle important dans la mise en place du système éducatif et dans l’établissement à Fribourg des jésuites, piliers de la Contre-Réforme», souligne le comité des «100 ans de la Cathédrale».

Exilé depuis 1536, l’évêque de Lausanne séjournait alors en Savoie, en France ou à Soleure. Du XVIe au XIXe siècle, plusieurs tentatives de transfert du siège diocésain à Fribourg échouèrent. En 1614, une convention fut signée entre Rome et les autorités fribourgeoises. Elle permit l’installation d’un évêque à Fribourg, sans que ce dernier n’y «possède» une cathédrale. Celui-ci n’y résida définitivement qu’à partir de 1663, avec l’accès de patriciens fribourgeois au siège épiscopal. Et c’est en 1814 seulement que l’évêque put acquérir une résidence à Fribourg (rue de Lausanne).

À la suite de l’entrée de Genève dans la Confédération (1815), la juridiction de l’évêque s’étendit sur ce canton et le diocèse devint celui de Lausanne et Genève (1819). À Fribourg, des conflits territoriaux et de juridiction empoisonnèrent longtemps les relations de l’évêque avec la Ville-État, puis avec le canton et le Chapitre. Le manque d’appui des autres cantons diocésains fut également en cause par la suite.

La Collégiale est élevée au rang de cathédrale

Par la bulle papale Sollicitudo omnium ecclesiarum du 17 octobre 1924, la Collégiale Saint-Nicolas est enfin élevée au rang de cathédrale. Fribourg devient le siège du diocèse et Mgr Marius Besson (1876-1945) le premier à porter le titre d’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF). Il prend officiellement possession de sa cathédrale le 1er février 1925. La paroisse subsiste mais le Chapitre collégial devient cathédral. Les chanoines perdent alors une certaine autonomie de fonctionnement et rentrent dans la juridiction ordinaire de l’évêque. (cath.ch/com/lb)

*Le comité des «100 ans de la Cathédrale» est composé de représentants de l’évêché de Lausanne, Genève et Fribourg, du Chapitre cathédral de St-Nicolas, de la paroisse St-Nicolas/St-Paul et de l’État de Fribourg, propriétaire de l’édifice.

Saint-Nicolas de Fribourg a été à ses débuts une église paroissiale | © Pierre Pistoletti
16 avril 2024 | 16:46
par Lucienne Bittar
Temps de lecture: env. 3 min.
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