Messe du pape François au stade O''Higgins   | © Keystone
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Santiago: les Chiliens invités à «se salir les mains» pour se réconcilier

Lors de la messe dans le parc O’Higgins de Santiago, le 16 janvier 2018, le pape a appelé les Chiliens à «se salir les mains» pour œuvrer à la réconciliation de leur pays.

Après un discours aux autorités et une rencontre avec la président Michelle Bachelet, le pape François a débuté le 16 janvier 2018 le volet véritablement pastoral de sa visite au Chili par la célébration de la messe devant près de 400’000 fidèles.

Des Argentins en nombre

Avant la célébration, souriant et détendu, le pontife a fait un long tour en papamobile ouverte parmi les fidèles. Ceux-ci agitaient des drapeaux du Vatican et du Chili, mais aussi du Mexique ou encore de l’Argentine. Les compatriotes du pape argentin sont en effet actuellement très nombreux au Chili, le mois de janvier étant celui de leurs grandes vacances.

Les Béatitudes, a expliqué le pontife dans son homélie, «naissent du cœur miséricordieux de qui ne se lasse pas d’espérer», loin de ceux qui se contentent de «bavardages» et bloquent toute possibilité de reconstruction de la société. Elles sont donc un «jour nouveau» pour ceux qui acceptent de «se salir les mains» pour œuvrer à la réconciliation.

«Semer la paix»

Le pontife a ainsi lancé un appel aux habitants de Santiago à faire grandir l’esprit de réconciliation afin de bâtir un «Chili nouveau». Toutefois, pour «recoudre une réalité qui risque de s’effilocher», ne pas faire le mal ne suffit pas, a-t-il indiqué: il faut «semer la paix» par la proximité. Pour cela, les Chiliens doivent mettre mesquineries et ambitions égoïstes de côté, afin de voir en chacun «un enfant de ce pays». Les fidèles présents pour la messe, très attentifs durant l’homélie, ont applaudi ces mots.

Le cœur chilien, a estimé le pape, a montré au cours de son histoire être «capable de se relever après de nombreuses chutes», de reconstruire et recommencer. C’est à ce cœur que le Christ veut s’adresser et auquel Il promet les Béatitudes, a lancé le pontife. Car ne sont pas les idées ou les concepts qui suscitent «l’amour viscéral» du Christ: c’est «le visage» de ceux en quête d’une vie bénie, en dépit des épreuves.

Couronnement d’une Vierge à l’Enfant

A l’issue de son homélie, le pape François a couronné une sculpture d’une Vierge à l’Enfant. Le pontife a ainsi encensé deux couronnes et les a déposées successivement sur la tête de l’Enfant Jésus et de la Sainte Vierge. Puis, la sculpture a de nouveau été encensée. Cette tradition remonte au 17e siècle et est réservée à l’évêque de Rome. Il y a environ 400 Vierges couronnées dans le monde.

Par ailleurs, lors de la procession des offrandes le pain et le vin ont été apportés par des familles de peuples autochtones du Chili, des Mapuches. Ceux-ci, adultes et enfants, étaient habillés en tenue traditionnelle, notamment avec chapeaux, couronnes de fleurs et poncho.

Après la célébration eucharistique, le pape a déjà déjeuné en privé à la nonciature apostolique. Plus tard dans la journée, il fera une brève visite à la prison pour femmes de Santiago, une première pour un successeur de Pierre. (cath.ch/imedia/xln/be)

 

 

Messe du pape François au stade O''Higgins | © Keystone
16 janvier 2018 | 17:48
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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