Fondée en 1906 dans la clandestinité
St-Maurice: L’oeuvre Saint-Augustin entre dans sa 100e année
St-Maurice, 6 septembre 2005 (Apic) C’est le 10 septembre 1906, dans un contexte de tension politico-religieuse, que les premières Soeurs de Saint- Augustin se sont engagées à Vernayaz, paroisse desservie par le chanoine Louis Cergneux, leur fondateur. La cérémonie d’approbation, présidée par l’évêque de Sion, Mgr Jules-Maurice Abbet, s’est déroulée dans la clandestinité car la Constitution suisse interdisait de fonder de nouvelles congrégations religieuses.
En fait, depuis deux ou trois ans déjà, ces «Demoiselles de St- Augustin» s’adonnaient à des travaux de presse et une société anonyme avait été constituée le 30 mars 1905.
La Congrégation prépare actuellement les festivités de son centenaire pour l’année 2006. Elle va faire mémoire d’un siècle de vie et de travail pour la pastorale de l’Eglise, par la presse paroissiale, les éditions, les librairies et l’outil technique de l’imprimerie dont elle s’est séparée depuis trois ans bientôt.
Dès 1960, la Congrégation a essaimé au Togo, puis, en 1995, au Burkina Faso. Un trentaine de Soeurs, attachées à la même spiritualité et à la même mission, vivent et travaillent, au service de quatre diocèses.
Le 10 septembre 2005 sera donc le jour de départ de ce grand centenaire auquel seront conviés au long de l’année ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont été attachés à sa vie et à son histoire.
Sous l’impulsion du prêtre imprimeur Louis Cergneux
Les débuts de l’histoire de l’oeuvre St-Augustin sont avant tout marqués par deux personnalités: le chanoine Louis Cergneux et Mère Marie Sidler. Le religieux de St-Maurice s’adonnait déjà vers 1897, dans sa chambre, à des travaux d’impression qui l’amenèrent à acquérir deux presses. En juin 1899 paraît le premier numéro des «Echos de Saint- Maurice». Le religieux bâtit dans les sous-sols de l’abbaye l’»Imprimerie Saint-Augustin». L’année suivante, l’imprimerie déménage aux Terreaux à Saint-Maurice, lieu dans lequel verra le jour la première communauté religieuse attachée à l’oeuvre St-Augustin. L’année 1905 est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de l’oeuvre: constitution de la «Société de l’Oeuvre de Saint-Augustin SA à Saint-Maurice», ouverture de la librairie / bibliothèque, installation de la première communauté religieuse. La Congrégation elle-même est fondée officiellement le 10 septembre 1906. Marie Sidler, ainsi que probablement Hermine Saint-Martin et Eugénie Gard, font leurs premiers voeux. Les bulletins paroissiaux sortent de presse en 1908. La Maison de l’oeuvre déménage en 1914 à la rue du Simplon, où elle réside actuellement. Suivent des années d’extension pour les Soeurs de St- Augustin: ouverture à Fribourg d’une librairie vers 1915, agrandie par un magasin d’objets religieux en 1918, puis fondation d’une communauté à Lugano.
Lancement du Nouvelliste et du Giornale del Popolo
Le Nouvelliste, quotidien valaisan, lancé en 1903 par Louis Cergneux, cesse de paraître en 1924. La communauté de Lugano fait alors paraître le quotidien catholique «Giornale del Popolo» en 1926.
Le décès du Père Cergneux, en 1931, ne va pas freiner l’Oeuvre, qui lance en 1934 les «Editions Saint-Augustin». Le premier ouvrage qui en sortira de presse est «Le poème de la sainte liturgie» de Maurice Zundel. Mère Marie-Thérèse Sidler décède en 1944. Cette même année, l’Oeuvre de Lugano est remise au diocèse.
L’extension de la congrégation à l’étranger date de 1960, avec la fondation d’une communauté à Lomé au Togo, qui y installe une librairie et une imprimerie. Un noviciat y ouvrira ses portes en 1985.
Les années 90 seront ensuite marquées par la restructuration des activités de l’Oeuvre. Trois filiales sont issues en 1994 de la SA-mère: les Editions, les Librairies et l’Imprimerie. Les Soeurs se retirent de Fribourg en 1995 et confient la librairie et le magasin à une laïque. Cette même année, elles quittent également Lugano et fondent une communauté au Burkina Faso. La librairie «La Procure / Le Passage», ouverte à Genève en 2001, ferme ses portes en mai dernier.
Les années 2000 seront marquées par d’importantes transformations, avec notamment la vente de l’imprimerie à Imprimerie Gessler à Sion, la transformation de plusieurs bâtiments à Saint-Maurice et la construction de la tour avec la réception, ainsi que d’une nouvelle chapelle pour la communauté. Une aile du bâtiment de la Rue du Simplon est louée à la Médiathèque Valais, alors que le dépôt est transformé en salle de classe pour la Haute Ecole Pédagogique. (apic/com/bb)
