L’Afrique francophone en point de mire

Suisse: Chapitre général des Missionnaires de Bethléem Immensee

Immensee, 17 juillet 1998 (APIC) Réunis en chapitre général à leur maison mère d’Immense (Schwitz) du 22 juin au 17 juillet, les Missionnaires de Bethléem ont décidé de s’engager dans un pays de l’Afrique francophone de l’Ouest. Ils se sont en outre donné une Chartre décrivant les options fondamentales, l’esprit de l’œuvre ainsi que leurs tâches et activités. Le processus de transformation, engagé depuis longtemps, est entré dans une phase décisive qui donnera à leur œuvre missionnaire une nouvelle structure.

Les délégués des 215 prêtres et frères de la Société des Missionnaires de Bethléem ont élu leur Conseil général pour la période de 1998 à 2003. Ont été élu Joseph Meili, supérieur général; Emile Näf, vicaire général; Jules Greber, Ernst-Peter Heiniger et Joseph Schönenberger, conseillers généraux. Jules Greber et Ernst-Peter Heiniger continueront de résider respectivement au Zimbabwe et en Colombie; les trois autres demeureront en Suisse.

Outre vingt prêtres et frères de la Société des Missionnaires de Bethléem, un groupe de huit experts laïcs ont participé au chapitre général. Ces hommes et ces femmes ont apporté dans l’enceinte de l’assemblée les idées, les questions et l’enthousiasme de plus de 200 associés et collaborateurs de l’œuvre.

Le chapitre général a donné le feu vert à un engagement des Missionnaires de Bethléem Immensee dans un pays de l’Afrique francophone de l’Ouest. C’est la première fois depuis sa fondation en 1921 que les Missionnaires de Bethléem décident de s’engager dans un pays francophone d’Afrique. Le pays et les projets missionnaires ne sont pas encore choisis. Une vaste enquête a toutefois abouti à de nombreux projets possibles dans plusieurs pays.

Une nouvelle Chartre

Renouvelant des textes fondateurs ainsi que des réflexions faites tout au long de leur histoire, les Missionnaires de Bethléem ont rédigéé une chartre qui les accompagnera dans le troisième millénaire. Cette chartre formule trois options fondamentales:

– l’annonce de la Parole de Dieu, l’accompagnement de personnes d’autres religions qui s’inspirent de l’éthique chrétienne, et la célébration, au cœur du monde des signes sacrementels de l’Eglise;

– La dénonciation des faux dieux de la richesse, du pouvoir et du commerce qui causent misère et détresse et la solidarité avec les pauvres, les expulsés, les groupes marginalisés ainsi que les personnes qui ont subi violence et oppression;

– le dialogue et la collaboration avec des hommes et des femmes d’autres cultures, d’autres religions et la reconnaissance des valeurs qui se trouvent dans chaque peuple au sein duquel les Missionnaires exercent leurs activités.

Une nouvelle structure

Vu le grand nombre de laïcs qui participent à l’œuvre de la Mission de Bethléem d’Immensee, le chapitre général a décidé de créer une nouvelle association qui donnera toute leur chance également aux laïcs.Cette association sera formée de membres de la Société Missionnaire de Bethléem d’une part, d’associés et collaborateurs, hommes et femmes, d’autre part. Cette nouvelle association sera créée dans deux ans et aura sa première grande assemblée dans les cinq ans. Les premières réflexions pour ces changements importants de la structure de l’œuvre missionnaire ont jalonné l’histoire des Missionnaires de Bethléem Immensee depuis dix ans.

Le néolibéralisme au pilori

Un autre thème important, abordé par les délégués au chapitre général, a été le défi que le néolibéralisme et la globalisation de l’économie posent à l’œuvre missionnaire. Les restructuration d’entreprises qui sont, selon les théoriciens du néolibéralisme économique, nécessaires et inévitables, augmentent de jour en jour le nombre des chômeurs et rejettent eux et leur famille dans la misère soushumaine. Les Missionnaires de Bethléem ont décidé de mener dans tous les lieux de leurs engagements une enquête approfondie sur les dégâts de la globalisation ainsi que sur les réalisations concrètes permettant au peuple pauvre et défavorisé de s’engager sur les voies de la justice et de la paix. (apic/com/ab)