Synode: la Lettre au peuple de Dieu est votée aujourd'hui
Alors que s’achèvera dimanche la première session romaine du Synode sur l’avenir de l’Église, un premier document – une «Lettre au peuple de Dieu» – doit être voté par l’assemblée ce 25 octobre 2023. Le «rapport de synthèse» – document final –, dont le brouillon d’une quarantaine de pages a été diffusé aux participants, sera débattu dans les prochains jours et voté samedi 28 octobre.
Sheila Leocádia Pires, secrétaire de la Commission pour l’Information du Synode, a expliqué lors d’un briefing que le projet de la «Lettre au peuple de Dieu» avait été accueilli par «des applaudissements» le 23 octobre. Cependant, l’assemblée ayant formulé des «suggestions», le texte a été modifié, et doit être lu dans l’après-midi de ce 25 octobre, puis voté – sous anonymat – par les 364 membres. Ce message doit exprimer ce qui a été vécu dans tout le mois de travaux. Selon les informations d’I.MEDIA, la teneur de ce texte n’a pas fait l’unanimité dans les débats.
Ce mercredi matin, a aussi informé le préfet du dicastère pour la Communication, Paolo Ruffini, le document final de 40 pages a été distribué aux participants. Afin de bénéficier de plus de temps pour l’amender, une congrégation générale ultérieure a été ajoutée au programme le 27 octobre au matin – qui était initialement une journée de pause. Soumise au vote, cette décision l’a emportée avec 252 scrutins favorables contre 95 opposés.
Le texte définitif de ce rapport de synthèse sera lu samedi matin, 28 octobre, et voté samedi après-midi, a précisé Paolo Ruffini en rappelant que la nature de cette assemblée était «consultative» et non pas décisionnaire. Le rapport doit être ensuite remis au pape.
Ce Synode n’est «pas un instrument de changement»
Interrogé par la presse, le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui en République centrafricaine, a reconnu que ce Synode avait «pris une trajectoire différente» des Synodes précédents. Mais les sujets abordés – dont certains concernent des points brûlants de l’actualité de l’Église, comme le rôle des femmes ou l’accueil des personnes LGBT – n’ont «pas besoin d’une réponse immédiatement», a-t-il estimé. Et de glisser: ils peuvent être laissés «sur la table» pour une réflexion mûrie, et non pas prise «sous pression».
Le cardinal Robert Francis Prevost, préfet du dicastère pour les Évêques, a rappelé pour sa part que ce Synode n’avait pas pour objectif de «revoir les structures de l’Église». Ce chantier initié en octobre 2021 au niveau des diocèses est plutôt consacré à «la dimension charismatique, spirituelle de l’Église», a-t-il précisé.
Moins de 1% des catholiques ont participé au processus
Ce Synode n’est «pas un instrument de changement» des structures, a renchéri Mgr Timothy Broglio, ordinaire militaire – évêque préposé aux Armées – des États-Unis. Le président de la Conférence des évêques des États-Unis a noté que le spectre de «quelque chose de dramatique», diffusé dans les débats autour du Synode, avait créé «de grandes attentes et de grandes peurs».
Cet ancien diplomate du Vatican a regretté que seulement moins de 1% des catholiques du monde aient participé au processus depuis deux ans, et qu’il n’y ait pas davantage de «curés de paroisse» dans l’assemblée. Pour le prélat, il faut «trouver des façon d’attirer des gens» sur ce chemin. (cath.ch/imedia/ak/bh)
Le Synode est appelé à bâtir «une Église qui a Dieu en son centre et qui, par conséquent, ne se divise pas à l’intérieur et n’est jamais dure à l’extérieur», a déclaré le pape François lors de la messe de lancement du Synode sur l’avenir de l’Église, sur la place Saint-Pierre, le 4 octobre 2023.